(Saskatoon) Le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, était de passage en Saskatchewan vendredi matin, où il a tenté de convaincre les résidants qu’il allait travailler pour eux, au moment où on le critique dans la province pour une plateforme néo-démocrate jugée trop généreuse envers le Québec.

Le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, a vertement critiqué la plateforme du NPD, qui accorderait un droit de veto seulement au Québec en matière d’évaluation environnementale.

Questionné à ce sujet lors d’un point de presse à Saskatoon, le chef Singh n’a pas voulu s’attarder à ce qu’il prévoyait pour le Québec, axant plutôt son discours sur ce qu’il souhaite faire pour l’ensemble du pays, dont les Saskatchewanais.

« Le Québec est différent, on est fier de ça », a-t-il noté avant d’énumérer les engagements qui, avance-t-il, bénéficieront aux résidants de la province de Scott Moe : des investissements en soins de santé, une amélioration de l’accès aux services, une assurance-médicaments pour tous et un programme de soins dentaires.

« Je pense que le reste du pays comprend que oui, le Québec est unique, que c’est une nation unique avec des défis spécifiques, ça c’est quelque chose qu’on croit comme néo-démocrates. Mais on croit aussi fermement que les gens d’ici, de la Saskatchewan, ont besoin de plus, ils ont besoin d’avoir plus de ressources et c’est exactement ce qu’on promet, ce qu’on s’engage à faire. »

Il s’en est pris aux conservateurs, qui selon les sondages pourraient repartir avec presque tous les sièges de la province, affirmant qu’un gouvernement Scheer réduirait les impôts des riches et couperait dans les services.

« La réalité, c’est qu’ils vont vous donner un peu d’argent, mais ils vont couper tous les services et ça va coûter plus cher. Ça va coûter plus cher pour les familles, pour les travailleurs et les travailleuses », a-t-il avancé.

Jagmeet Singh se trouvait dans la province considérée comme étant le berceau du NPD pour expliquer aux Canadiens qu’ils auraient accès à un système universel d’assurance-médicaments et à un programme d’assurance dentaire public d’ici 2020 si son parti est élu le 21 octobre.

M. Singh a également été invité à commenter le geste d’un candidat saskatchewanais du Parti populaire du Canada, qui a publié sur Twitter une caricature montrant notamment le chef néo-démocrate portant un turban orné d’une bombe.

Le candidat dans Saskatoon-Grasswood, Mark Friesen, s’est défendu en disant qu’il croyait qu’il s’agissait d’une tuque au-dessus du turban.

M. Singh a déclaré que le Parti populaire essaie de créer la « chicane et la division » et que c’est à l’opposé de ce qu’un leader doit faire.

« Notre travail doit être de rassembler les gens et le Parti (populaire), ce qu’ils vont faire, c’est de toujours essayer de trouver des chicanes, trouver des divisions, […] enflammer la tension et les propos haineux, et moi je suis toujours là pour me battre contre ça. »

Le chef du NPD a aussi balayé du revers de la main la demande du Parti vert, qui souhaite que son parti s’excuse pour des messages publiés sur les réseaux sociaux laissant entendre que des candidats verts ont des opinions antiavortement.

Lundi, un article de PressProgress — un projet de l’Institut Broadbent, nommé en l’honneur de l’ancien chef du NPD Ed Broadbent — se demandait si des candidats verts élus s’opposeraient à tout effort visant à rouvrir le débat sur l’avortement.

Vendredi matin, les verts ont annoncé que le parti avait déposé une plainte auprès de l’Institut Broadbent et transmis un communiqué exigeant des excuses de la part des néo-démocrates, après que des candidats de ce parti eurent fait circuler l’article sur les médias sociaux.

M. Singh a écarté la demande, affirmant qu’il existe des candidats verts dont la position sur les droits des femmes d’avoir accès à des services d’avortement est nébuleuse.