De passage dans la circonscription même de Justin Trudeau, dans Papineau, le message d’Andrew Scheer ne pouvait être plus clair : il promet de faire la lumière sur l’affaire SNC-Lavalin en lançant une « enquête judiciaire » sur « ce scandale de corruption » qui a plongé le gouvernement Trudeau dans une longue crise l’hiver dernier.

S’il est élu, le chef conservateur présentera une « loi anti-obstruction » dont l’objectif sera de permettre à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) d’avoir accès à l’information confidentielle du cabinet. « Cela empêchera les politiciens corrompus de se cacher derrière la confidentialité du cabinet pour échapper aux enquêtes policières », a-t-il lancé.

Sa promesse n’est pas étrangère à la publication – le jour même du déclenchement des élections – d’un article du Globe and Mail révélant que la GRC s’était vu refuser l’accès à des documents confidentiels émanant du cabinet ministériel par le Bureau du Conseil privé. Selon les informations du quotidien, le corps policier examine l’affaire afin de déterminer s’il y a eu une forme d’entrave à la justice.  

« Je fais cette annonce dans la circonscription de Justin Trudeau, dans son propre comté, pour lui envoyer un message : on prend cette situation très au sérieux et on va éliminer la possibilité que ça se reproduise dans le futur », a affirmé M. Scheer.

Le chef conservateur refuse par contre de s’avancer sur la possibilité qu’un gouvernement conservateur élu modifie les règles selon lesquelles une entreprise reconnue coupable au criminel soit bannie des contrats publics pendant une période de dix ans.

Malgré que la popularité du chef libéral se maintient au Québec, selon les derniers sondages, M. Scheer a la ferme conviction que les Québécois « sont fatigués d’être utilisés comme excuse » dans cette controverse.

Justin Trudeau a toujours maintenu qu’il avait voulu protéger les milliers d’emplois de la firme québécoise.

« Quand nous parlons à des gens à travers la province, ils sont autant concernés que nous à propos [des risques] de miner le système de justice. Il n’y a pas un Canadien qui croit qu’un premier ministre peut prendre le téléphone et tenter d’infirmer une décision prise de façon indépendante par sa procureure générale », a-t-il lancé.

Le chef Andrew Scheer poursuit sa journée au Québec alors qu’il doit jeudi soir participer à l’enregistrement de Tout le monde en parle à Radio-Canada.