(Repentigny) Contrairement à ses adversaires libéral et conservateur, le chef du Bloc québécois n’a pas pris congé de campagne, samedi. Yves-François Blanchet était en tournée dans Lanaudière pour parler d’économie d’énergie et d’agriculture, mais aussi pour convaincre davantage d’électeurs parce qu’il n’a pas l’intention de finir deuxième.

Selon les plus récentes données sur les intentions de vote des électeurs, le Bloc québécois se trouvait en deuxième place au Québec, à bonne distance des libéraux en tête, mais au coude à coude avec le Parti conservateur.

Ces chiffres semblent motiver le chef bloquiste.

« Notre début de campagne est bon. Mais je vous dirais que pour le bien des Québécois, il se pourrait que la seconde place ne suffise pas », a déclaré M. Blanchet en conférence de presse au parc Lajoie, samedi matin à Repentigny. « Nous avons encore un mois, jour pour jour, pour arriver à convaincre, un par un, les Québécois des vertus de notre programme pour représenter et porter leur voix […] à Ottawa. »

Selon lui, la priorité des électeurs du Québec est la lutte aux changements climatiques et c’est le principal thème sur lequel se déroule la campagne du Bloc.

« Pas l’environnement en tant que reproches, mais en tant que création de plus de richesse pour le Québec », a tenu à préciser celui qui en est à sa première campagne à titre de chef de parti.

Au cours des dix premiers jours de campagne, le Bloc québécois a demandé un programme pour l’électrification de la flotte d’autobus scolaires, une aide pour rendre accessibles les véhicules électriques ou hybrides aux familles avec des revenus modestes, en plus d’exiger l’arrêt des subventions aux pétrolières pour rediriger les fonds vers les énergies renouvelables.

ÉcoÉnergie

Samedi, Yves-François Blanchet a entrepris sa journée en réclamant le retour du programme d’aide à la rénovation ÉcoÉnergie, aboli en 2012.

Celui-ci permettait notamment d’améliorer l’isolation, de remplacer les portes et les fenêtres ou encore de modifier la source d’alimentation en chauffage. Le Bloc québécois propose de faire revivre le programme en accordant une aide maximale de 5000 $ à chaque propriétaire de maison ou pour chaque unité de logement locatif.

De nouvelles modalités s’appliqueraient aussi aux immeubles commerciaux et industriels ainsi qu’aux bâtiments agricoles.

« Que les conservateurs aient, à l’époque, décidé de saborder le programme ÉcoÉnergie, ça ne nous étonne pas c’est contre leur ADN », a dénoncé M. Blanchet. Dans sa plateforme, le Parti conservateur propose un crédit d’impôt remboursable de 20 %, pour une aide maximale de 3800 $.

Relève agricole

En après-midi, à Lanoraie, le chef du Bloc québécois a présenté six mesures visant à favoriser la relève agricole. Tout le programme nécessiterait un investissement de 100 millions par année.

« Lorsqu’on parle de transfert d’exploitations agricoles au Québec, on touche à une fibre extrêmement sensible pour les régions. On touche à la peur qu’on a de voir notre modèle agricole être dilué, se dissiper », a commenté M. Blanchet.

Ce que demande les bloquistes, c’est un congé de cotisation de cinq ans aux programmes Agri-stabilité et Agri-protection pour les producteurs prenant la relève d’une entreprise ; un prêt sans intérêt pour appuyer la mise de fonds au moment de l’achat d’une entreprise agricole ; l’élargissement de l’exemption limitant le gain en capital imposable pour qu’elle s’applique lors du transfert de l’entreprise au sein de la famille.

Les autres demandes visent à rendre aussi avantageuse la vente d’actions à un membre de la famille qu’à un tiers et de créer un régime d’épargne-transfert agricole pour aider les agriculteurs à prévoir leur retraite.

Finalement, le Bloc souhaite qu’Ottawa verse un transfert récurrent à Québec dont l’enveloppe serait dédiée au soutien à la relève agricole.

« Je ne vois aucune raison pour que toutes les formations politiques présentes au parlement fédéral ne leur accordent pas leur soutien dans un premier budget », a-t-il conclu.