(SAINT-JEAN, N.-B.) Au moment où son rival libéral multiplie les actes de contrition pour se faire pardonner les blackfaces de son passé, le chef conservateur refuse de s'excuser pour un discours passé que la communauté LGBTQ juge offensant.

Pour la deuxième journée consécutive, Andrew Scheer a préféré contourner la question lorsqu'on lui a demandé pourquoi il ne s'était toujours pas excusé pour un discours fait aux Communes en 2005.

Dans ce discours, tenu pendant le débat sur le projet de loi autorisant le mariage des conjoints de même sexe, M. Scheer, alors simple député, âgé de 25 ans, a offert une série d'arguments. Parmi ceux-ci, il a déclaré que de demander combien de pattes auraient un chien si on comptait sa queue comme une patte ne fait pas de sa queue une patte.

« Si ce projet de loi passe, les gouvernements et les Canadiens seront forcés d'appeler une queue une patte, rien de plus », avait-il conclu.

Vendredi matin, à son premier arrêt de campagne de la journée, M. Scheer n'a pas offert d'excuses. Il s'en est tenu à dire qu'il avait déjà réagi à cette affaire.

Il y a un mois, les libéraux ont déterré la vidéo du discours en chambre de M. Scheer pour l'embarrasser.

« J'ai déjà répondu à cette affaire de discours », s'est-il borné à dire, vendredi matin.

« Ce dont nous parlons ici, ce qui est le sujet des conversations des derniers jours, est la façon dont Justin Trudeau s'est comporté quand les affaires de son passé ont ressurgi », a-t-il ajouté, reprochant une fois de plus au chef libéral de ne pas avoir admis dès mercredi soir qu'il y avait plus de deux images embarrassantes.

M. Trudeau a offert des excuses mercredi soir et jeudi après-midi pour trois épisodes qu'il qualifie lui-même de blackface, un à une soirée costumée en 2001 alors qu'il était enseignant, un lors d'un spectacle au Collège Brébeuf où il étudiait à l'adolescence, et un au début des années 1990 alors qu'il était guide de rivière.

Par ailleurs, au Nouveau-Brunswick, M. Scheer a promis de l'argent fédéral pour mieux équiper les hôpitaux des provinces et ainsi diminuer les temps d'attente pour certains examens médicaux.

« Comme premier ministre, je vais investir un milliard et demi de dollars pendant notre premier mandat pour remplacer les vieux appareils d'IRM (imagerie de résonance magnétique) et de TDM (tomodensitométrie) et accroître le nombre d'appareils dans le système de santé canadien », a-t-il déclaré.