Le coût du panier d’épicerie. Voilà l’enjeu agroalimentaire que trois Canadiens sur cinq considèrent comme étant le plus important au cours de la présente campagne, révèle un sondage mené par Angus Reid Global pour le compte du Laboratoire des sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie.

L’enquête révèle également que les troupes conservatrices d’Andrew Scheer seraient les mieux placées pour soutenir le secteur agroalimentaire.

« Le ménage québécois moyen va dépenser annuellement entre 11 800 $ et 12 500 $ pour l’alimentation, ce qui représente 13 % du budget, illustre Sylvain Charlebois, professeur en distribution et politiques agroalimentaires à l’Université Dalhousie. C’est un contexte économique qui nous affecte, ajoute-t-il. Comment on va faire pour mettre du beurre sur la table ? »

Le prix des aliments est la préoccupation qui rallie le plus de gens au pays. Sur d’autres thèmes, l’intérêt varie d’un océan à l’autre. C’est au Québec, par exemple, que le gaspillage alimentaire inquiète le plus (61 % de la population, comparativement à 45 % dans les provinces atlantiques). Même disparité en ce qui concerne la pénurie de main-d’œuvre. Le manque de travailleurs dans les champs, les usines de transformation ou encore les cuisines des restaurants préoccupe 32 % des Québécois, alors qu’ils sont à peine 14 % au Manitoba à considérer cet enjeu comme important.

Le meilleur parti

Conscients que l’alimentation et l’agriculture seront des enjeux à peu près absents des discours électoraux, les répondants estiment que le Parti conservateur est en meilleure posture pour « aider les consommateurs et soutenir le secteur agroalimentaire » (25 %), suivi par les libéraux de Justin Trudeau (13 %). Au Québec, 17 % des personnes sondées croient que les conservateurs sont les mieux placés, contre 15 % pour le Parti vert et 13 % pour les libéraux.

Malgré tout, Sylvain Charlebois demeure réaliste, ces enjeux défraient rarement la chronique en période d’élections. « C’est toujours un peu décevant, admet-il. À chaque campagne électorale, on ne parle pratiquement jamais d’agriculture et d’alimentation. »