(Montréal) La controverse suscitée par les propos tenus par un candidat vert du Québec au sujet de son soutien sans faille à la souveraineté a continué à accabler vendredi la cheffe du parti, Elizabeth May.

Pierre Nantel, sans doute le candidat le plus connu du parti au Québec, a déclaré jeudi à Radio-Canada qu’il était bel et bien un souverainiste convaincu, un jour après que Mme May eut affirmé qu’il n’était pas « un séparatiste ».

M. Nantel a soutenu que les responsables du parti, y compris Mme May, étaient au courant de sa position lors de son adhésion, ajoutant qu’il espérait que la cheffe pourrait clarifier la situation.

« Bien sûr, je suis un souverainiste, tout le monde le sait, et cela a toujours été le cas », a déclaré M. Nantel à Radio-Canada.

Mme May a cherché à mettre fin à la controverse vendredi, affirmant que M. Nantel resterait membre et candidat du Parti vert.

« Nous n’avons pas de problème avec sa position, a déclaré Mme May à La Presse canadienne. Il ne m’est pas inconnu, nous travaillons ensemble au Parlement depuis huit ans. »

Mme May a affirmé que M. Nantel n’avait jamais rien fait pour signifier qu’il était séparatiste pendant son mandat de député fédéral, ajoutant qu’elle faisait la distinction entre un souverainiste et une personne qui lutte activement pour la séparation du Québec.

« Je fais une distinction, et d’autres aussi la font, a soutenu la cheffe du Parti vert. Il n’a jamais exprimé l’intention ni suggéré publiquement, qu’il voulait voir l’éclatement du Canada, point à la ligne. »

Lors de son lancement de campagne mercredi, Mme May a d’abord indiqué qu’il n’était pas séparatiste, le décrivant comme « un Québécois fort dans le contexte du Canada ». Elle a ajouté que son parti n’appuierait pas un candidat plaidant pour la dissolution du pays.

« Oui, je suis au courant de son point de vue et cela ne change en rien son statut de candidat du Parti vert », a-t-elle déclaré vendredi.

Le Parti vert a ajouté dans une déclaration qu’il était un parti fédéraliste et qu’il prônait l’unité nationale, mais permettait aux souverainistes et aux anciens souverainistes de joindre la formation, à l’instar des autres partis. S’ils y adhèrent, ils le font en sachant cela et en se concentrant sur la lutte contre le changement climatique, affirme le parti.

Dans une entrevue à QUB radio mardi, M. Nantel a lancé « Séparons-nous au plus vite ! », avant de répéter que pour le moment, il préférait défendre les intérêts du Québec au sein du Canada, que s’il voulait lutter pour l’indépendance du Québec, il ferait de la politique provinciale et que, de toute manière, l’urgence est climatique et la lutte à faire en ce moment est celle contre les changements climatiques.

Alors qu’il avait voté pour l’indépendance lors du référendum de 1995, M. Nantel a déclaré qu’il n’avait jamais promu la souveraineté depuis son élection en tant que député fédéral en 2011 et qu’il s’était engagé à maintenir cette position.

Il a ajouté dans l’entrevue accordée à Radio-Canada que les verts étaient très ouverts à la présence de souverainistes dans leurs rangs.

M. Nantel a servi près de deux mandats complets pour les néo-démocrates avant d’être expulsé après que le parti eut appris qu’il faisait la cour à au moins une autre formation. Il s’est joint aux verts quelques jours plus tard pour tenter de se faire réélire dans la circonscription de Longueuil-Saint-Hubert.