(Toronto) Le vapotage s’est immiscé dans la campagne électorale, jeudi, au moment où les États-Unis envisagent d’interdire des milliers d’arômes utilisés dans les cigarettes électroniques en raison de leur popularité chez les adolescents.

Les chefs libéral, conservateur et néo-démocrate ont tous déclaré vouloir faire ce qu’il y a de mieux pour la santé des Canadiens, mais ils ne se sont pas prononcés fermement quant à savoir s’ils interdiraient le liquide aromatisé pour les cigarettes électroniques.

Le président américain Donald Trump a déclaré mercredi que son administration interdirait des milliers d’arômes utilisés dans les cigarettes électroniques. Les autorités américaines de la santé publique enquêtent sur des centaines de cas de maladies respiratoires rapportées chez des personnes ayant utilisé ces dispositifs. Six décès ont également été signalés.

Un porte-parole de la Maison-Blanche a déclaré que l’agence américaine des produits alimentaires et des médicaments (FDA) élaborerait des lignes directrices pour éliminer du marché toutes les saveurs de cigarettes électroniques, à l’exception du tabac.

Au deuxième jour de la campagne électorale au Canada, les chefs se sont fait demander s’ils emboîteraient le pas aux États-Unis pour encadrer plus strictement les cigarettes électroniques.

À Victoria, en Colombie-Britannique, le chef libéral Justin Trudeau a déclaré que Santé Canada examinait la question « depuis des mois » et qu’il attendrait d’autres recherches sur les effets du vapotage sur la santé pour se prononcer.

« Nous cherchons toujours à en faire plus pour assurer la sécurité des Canadiens, mais nos décisions seront prises en fonction de preuves, de données, et nous en dirons plus au fur et à mesure que Santé Canada continuera de faire son travail pour protéger les Canadiens », a-t-il dit.

Protéger les jeunes

Le chef du Nouveau Parti démocratique Jagmeet Singh, qui se trouvait à Brampton, en Ontario, a affirmé qu’il se préoccupait particulièrement des jeunes Canadiens, mais il n’a pas voulu dire directement s’il interdirait les cigarettes électroniques aromatisées.

« Je veux que nous prenions de bonnes décisions et que nous élaborions de bonnes politiques qui protègent la sécurité et la santé des Canadiens. Tout ce que nous faisons devrait donc être axé sur cet objectif, a déclaré M. Singh. S’il existe un moyen de décourager les jeunes de prendre une mauvaise décision, je veux le faire. Si nous pouvons fournir des informations pour aider les gens à prendre une meilleure décision en ce qui concerne leur santé, je veux le faire. »

Le chef conservateur Andrew Scheer, qui était dans la région de Toronto, a déclaré qu’il voulait examiner de plus près la réglementation américaine avant de prendre une position ferme à ce sujet.

M. Scheer a dit qu’un gouvernement conservateur continuerait à soutenir des mesures qui rendent le tabagisme et le vapotage moins attrayants pour les enfants et les adolescents.

Santé Canada a déclaré dans un communiqué que sa réglementation visait à empêcher les jeunes et les non-fumeurs de se tourner vers le vapotage, citant la Loi sur les produits du tabac et du vapotage adoptée par le Parlement en 2018. La loi interdit la vente et limite la promotion des produits de vapotage aux moins de 18 ans, en particulier les produits aux saveurs de bonbons ou de desserts.

Le communiqué indique également que Santé Canada a mené de nombreuses consultations sur la limitation de la publicité pour les produits de vapotage et poursuit ses recherches sur ses effets sur la santé.

Une porte-parole a affirmé qu’aucun cas de maladie pulmonaire liée au vapotage n’avait été signalé au pays, mais Santé Canada a tout de même lancé un avertissement, exhortant les personnes qui vapotent à surveiller l’apparition de symptômes tels que la toux, l’essoufflement et des douleurs à la poitrine.

L’Agence de la santé publique du Canada a également demandé aux autorités provinciales de santé publique de signaler tout incident de maladie pulmonaire associé au vapotage.