(Sainte-Anne-des-Monts) L’industrie touristique est celle qui connaît la plus forte croissance au monde, et la Gaspésie, qui a accueilli l’an dernier un nombre record de 784 000 touristes, n’a pas l’intention de rater le train. Mais les ardeurs de l’industrie pourraient bien être ralenties par la pénurie de main-d’œuvre, qui s’invite dans la campagne.

« Tout va au-delà de nos attentes »

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Marie-Andrée St-Pierre et Marie-Ève St-Laurent (à l’arrière-plan) ont fondé Marie 4 poches en juillet 2016. La petite pâtisserie-boulangerie connaît un tel succès que le duo d’entrepreneures emploie aujourd’hui de 15 à 20 travailleurs.

C’est noir de monde dans la petite pâtisserie-boulangerie Marie 4 poches. « Je vais vous prendre un café et une tarte au citron », commande un client à la caissière. Le comptoir est garni de façon impressionnante de viennoiseries toutes plus alléchantes les unes que les autres.

« Vous êtes les journalistes », nous lance une employée dans le brouhaha. « Elles vous attendent à l’arrière. » Marie-Ève St-Laurent apparaît, dynamique. « Venez, je vous fais faire le tour », dit-elle. Les lieux ne sont pas tellement grands, mais ont des allures de fourmilière. Du côté « pâtisserie » de l’atelier, Marie-Andrée St-Pierre s’active.

Elles sont les « Marie 4 poches » depuis quelques années. Elles sont officiellement installées dans les locaux du boulevard Sainte-Anne depuis juillet 2016. « Pendant l’été, c’est sûr que c’est notre gros pic. Je te dirais que 90 % de la clientèle est touristique », explique Marie-Ève, pendant que Marie-Andrée continue de garnir les tartelettes.

Pas le temps de s’arrêter pour l’entrevue. Les Marie 4 poches ont de la broue dans le toupet. Elles n’arrivent d’ailleurs pas – ou n’osent pas – à compter les heures investies dans leur entreprise. « Tout va au-delà de nos attentes », admet la pâtissière. « On est comme 10 ans en avance sur nos estimations », renchérit Marie-Ève, exagérant à peine.

« On se voyait, elle, moi et peut-être un autre employé », se souvient Marie-Andrée. « On n’aurait jamais pensé que le premier été, ça ferait la file », ajoute sa comparse. Aujourd’hui, elles emploient de 15 à 20 travailleurs et le commerce ne dérougit pas. Et quel est leur principal défi ? « La pénurie de main-d’œuvre », répondent-elles.

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Aux prises avec une pénurie de main-d’œuvre, le commerce a dû se résigner à fermer les dimanches et les lundis cet été, en pleine haute saison.

Pour la première fois cette année, le duo d’entrepreneures, aussi de jeunes mamans, a choisi de fermer boutique tout le mois de janvier. Alors que la saison touristique battait toujours son plein lors de la visite de La Presse, en août dernier, elles ont décidé de réduire les heures d’ouverture en fermant les dimanches et lundis.

« On a commencé l’été en sous-effectif, on se disait que ce serait un rush, mais on a perdu des joueurs à cause de ça », explique Marie-Andrée. « Nos employés sont fatigués », ajoute Marie-Ève.

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Marie-Andrée St-Pierre (à gauche) et Marie-Ève St-Laurent, copropriétaires de Marie 4 poches

Disons qu’il n’y a plus vraiment de mois tranquilles. Des touristes, on commence à en voir en avril, dès que les routes dégèlent.

Marie-Ève St-Laurent, copropriétaire de la pâtisserie-boulangerie Marie 4 poches

L’industrie touristique est celle qui connaît la plus forte croissance mondialement, et la Gaspésie n’y échappe pas. La région vit un regain touristique sans précédent. En 2018, pas moins de 784 000 visiteurs ont été accueillis, selon le bilan annuel de Tourisme Gaspésie. Il s’agit d’un achalandage record.

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Diane Lebouthillier, ministre du Revenu national et députée sortante de Gaspésie–Les Îles-de-la-Madeleine

« En 2015, il y avait environ 500 000 touristes en Gaspésie et là, on en a eu presque 800 000 », lance la ministre et députée sortante de Gaspésie–Les Îles-de-la-Madeleine, Diane Lebouthillier, qui a commandé tout récemment une réflexion sur le tourisme en Gaspésie ainsi qu’aux Îles-de-la-Madeleine. 

On y apprend notamment qu’en mai dernier, 300 postes liés à des emplois touristiques étaient à pourvoir dans la région. Au Québec, ce chiffre grimpe à 20 000, selon l’Alliance de l’industrie touristique du Québec. Avec le vieillissement de la population et la baisse démographique, le boom touristique accroît la pression sur les entreprises régionales.

« Il y a des gens qui arrivent en Gaspésie, s’ils n’ont pas réservé à l’hôtel, il y en a qui couchent dans leur voiture. Au niveau de la main-d’œuvre, les étudiants retournent à l’école et la saison n’est pas terminée. Ça met une pression énorme. Les restaurateurs, les hôteliers sont brûlés. Il y a des restaurants fermés le samedi à Percé », relate Mme Lebouthillier.

Lors de notre passage à Percé, il a d’ailleurs été difficile de trouver un endroit où manger un lundi soir. Dans un petit restaurant bondé, des touristes attendaient en file à l’extérieur. Dans un autre, il y avait quelques tables vides, mais on nous a indiqué qu’on n’acceptait plus de clients, puisqu’il n’y avait qu’un cuisinier en poste.

La hausse touristique n’est pas étrangère à l’aboutissement de plusieurs projets majeurs, comme le géoparc de Percé ou le Nova Lumina de Chandler. On s’entend que Percé, c’est le symbole du tourisme en Gaspésie, ajoute Mme Lebouthillier.

C’est urgent, il faut trouver des solutions.

Diane Lebouthillier, ministre du Revenu national et députée sortante de Gaspésie–Les Îles-de-la-Madeleine

Assouplir les critères du Programme des travailleurs étrangers temporaires est l’une des conclusions de la table de réflexion de l’industrie touristique gaspésienne. Chez Marie 4 poches, on réclame d’urgence plus de flexibilité du programme fédéral.

« La réalité, c’est qu’il y a très, très peu de boulangers au Québec », soutient Marie-Ève St-Laurent. Elle et son associée aimeraient bien pouvoir accueillir des travailleurs étrangers pour pallier la rareté de la main-d’œuvre, sauf que ce sont des démarches « très coûteuses » et risquées pour des petites entreprises comme la leur.

« Quand on ouvre un poste, on indique que nous sommes ouverts aux travailleurs étrangers, sauf s’ils n’ont pas de permis de travail, je ne peux rien faire », souligne Marie-Ève. « C’est vraiment très long et très impliquant comme démarches », renchérit sa camarade. Il y a des entreprises qui ont des ressources juste pour ça, ajoutent-elles.

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Lors du passage de La Presse à Percé, nos journalistes ont peiné pour trouver un endroit où manger un lundi soir.

Choisir la Gaspésie

Malgré une tendance démographique à la baisse (la Gaspésie pourrait connaître un recul de 9 % de sa population d’ici 2041, selon l’Institut de la statistique du Québec), Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine est l’une des rares régions éloignées à enregistrer un solde migratoire positif depuis deux années consécutives, avec l’accueil de 238 résidants.

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Retraitée de l’Université de Montréal, Hélène Orphanos, 65 ans, s’est installée à Sainte-Anne-des-Monts.

Hélène Orphanos a 65 ans. Elle vient de jeter l’ancre à Sainte-Anne-des-Monts pour la qualité de vie. « C’est tellement beau, j’ai trois fenêtres qui donnent sur le fleuve. Je cuisine et je vois le coucher de soleil », explique-t-elle. Retraitée de l’Université de Montréal, elle s’implique comme bénévole dans une ferme biologique du coin.

Encore bien en forme, elle retournerait sur le marché du travail si le gouvernement fédéral « la taxait moins ». « On ne peut pas faire quelques heures par semaine, on le paye en impôts après », illustre-t-elle. « Là, je me cherche un chien à promener », ajoute la dame. Les jeunes retraités sont d’ailleurs dans la ligne de mire des acteurs touristiques de la Gaspésie.

On réclame notamment la mise en place d’incitatifs pour permettre aux aînés qui le souhaitent de retourner sur le marché du travail en conservant leur Supplément de revenu garanti (SRG), avec une hausse du montant maximal du crédit d’impôt pour les employés d’expérience.

Dans le dernier budget Morneau, Ottawa a offert une exemption complète ou partielle pour les aînés qui bénéficient du SRG allant jusqu’à 15 000 $ en revenu d’emploi et de travail. En Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine, les 65 ans et plus représentent le quart de la population (24 048 habitants sur 90 709).

Diane Lebouthillier : la ministre « atypique »

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Issue du milieu communautaire et social, Diane Lebouthillier n’a pas eu un parcours politique commun.

« La campagne est gagnée quand le dernier vote est rentré au bureau de vote. Il faut travailler fort jusqu’à la fin. »

Diane Lebouthillier explique ne rien tenir pour acquis. Assise dans la cuisine de sa maison de Percé, la ministre sortante du Revenu national se souvient de ses premières armes en politique. En 2010, trois ans après avoir pris sa retraite comme intervenante en santé mentale, elle a remporté la préfecture de la MRC du Rocher-Percé par une seule voix.

« Quand le Canadien gagne par un point, tout le monde est content. Moi, j’ai gagné par une seule voix, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise. Alors c’est comme ça que j’ai commencé à faire de la politique », raconte la députée sortante de Gaspésie–Les Îles-de-la-Madeleine en riant.

La circonscription de Gaspésie–Les Îles-de-la-Madeleine n’est pas réputée pour être un château fort d’une formation politique en particulier. Après avoir été aux mains du Bloc québécois de 2004 à 2011, la circonscription a suivi la vague orange du Nouveau Parti démocratique (NPD), puis celle du Parti libéral en 2015.

La bataille de Diane Lebouthillier est loin d’être gagnée à moins d’une semaine du scrutin général, alors que la percée du Bloc québécois semble vouloir s’étendre jusque sur la péninsule gaspésienne.

Veuve à 40 ans

Le temps est pluvieux sur Percé en cette dernière semaine du mois d’août. La campagne électorale n’est pas encore officiellement déclenchée, mais Diane Lebouthillier rentre tout juste d’une tournée de la grande région de Québec. Nommée coprésidente de la campagne 2019, elle avait notamment le mandat de recruter des femmes.

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« Je suis une mère de famille », dit Diane Lebouthillier, sortant un pain aux bananes du four.

Mère de trois garçons – et maintenant grand-mère –, Mme Lebouthillier est devenue veuve alors qu’elle n’avait que 40 ans. « Je suis une mère de famille », résume-t-elle, sortant un pain aux bananes du four. « Ce que tu as fait dans ta vie, ça te sert. Ça se fait ! »

Il y a « encore du travail à faire » pour attirer des candidates en politique, estime-t-elle. Elle croit en revanche que son « parcours atypique » peut en inspirer certaines. Issue du milieu communautaire et social, Mme Lebouthillier ne cache pas que la « mâchoire [lui] est comme tombée » lorsqu’on lui a confié le Revenu national.

« Je n’ai jamais eu le sentiment d’imposteur. On m’avait choisie pour mon background », soutient-elle. Unilingue francophone, celle qui confie n’avoir pris l’avion qu’une seule fois avant d’atterrir à Ottawa estime qu’elle a trimé dur pendant son premier mandat pour faire sa place. « Je n’avais pas droit à l’erreur », se rappelle-t-elle.

Candidature contestée

Diane Lebouthillier a pris goût à la politique lorsqu’elle s’est impliquée en 2008 dans la campagne de l’ex-maire de Percé et ex-député provincial Georges Mamelonet (mort en 2015). Élue préfète ensuite, en 2010 et en 2014, elle se fait notamment connaître lorsqu’elle monte au créneau pour contester la controversée réforme de l’assurance-emploi de l’ancien gouvernement conservateur de Stephen Harper.

Je me disais qu’il fallait qu’on sorte de l’opposition. On n’a pas les moyens d’être dans l’opposition.

Diane Lebouthillier

En janvier 2015, elle déplore que ça ne se bouscule pas au portillon pour défendre les couleurs libérales aux élections fédérales qui auront lieu la même année. « J’ai dit à Jacques [Saint-Hilaire, celui avec qui elle a refait sa vie] : on va encore nous parachuter du monde qui ne connaissent pas le milieu, les dossiers », relate-t-elle.

Elle décide de faire le saut, mais sa candidature est loin de faire l’unanimité. Huit des dix membres de l’exécutif de l’association libérale claquent la porte et donnent leur appui au député sortant du NPD, Philip Toone. Ils affirment que des manœuvres politiques ont écarté un autre candidat libéral.

« Ç’a fait toute une polémique », lance-t-elle. « Puis j’ai gagné mes élections ! »

Son élection et sa nomination au Conseil des ministres suscitent des réactions positives dans la circonscription. Il faut remonter à 1984 pour trouver la dernière fois que la Gaspésie a été représentée dans un cabinet fédéral.

« J’ai assez travaillé ! Au bout de la première année, j’ai dit à Jacques : “Je ne sais pas comment je suis passée au travers.” »

Son premier mandat ne s’est pas déroulé sans heurts. Elle a été accusée par les députés conservateurs de mentir et « d’incompétence » au sujet de la modification d’une procédure fiscale pénalisante pour les diabétiques. Les fonctionnaires de son propre ministère ont aussi été incapables de confirmer, en 2017, que l’Agence du revenu du Canada (ARC) avait récupéré près de 25 milliards en deux ans, comme elle le répétait souvent.

La ministre sortante défend son premier bilan à Ottawa. Au chapitre de ses réalisations, elle se dit « particulièrement fière d’avoir pu solidifier des emplois partout en région » grâce aux investissements dans les activités de l’ARC, notamment dans le cadre du renouvellement de services qui crée 1660 emplois à Jonquière et à Shawinigan.

Diane Lebouthillier s’oppose fermement à la promesse conservatrice d’instaurer, à la demande du gouvernement de François Legault, une déclaration de revenus unique pour les contribuables québécois. Le Bloc québécois appuie également une telle mesure. « Ça n’a juste pas de bon sens », résume la ministre sortante du Revenu national.

Le Syndicat des employés de l’impôt craint par ailleurs la perte de milliers d’emplois fédéraux au Québec si ce changement devait être réalisé. « [Quand on dit qu’il n’y aurait pas de pertes d’emplois], c’est complètement faux, c’est de la désinformation », tranche-t-elle.

Elle croit que Québec « sauverait de l’argent » s’il confiait à Ottawa tout le traitement de l’impôt plutôt que l’inverse, comme le font les autres provinces. « On pourrait traiter le Québec dans l’année qui vient, mais faire l’inverse, c’est complètement impossible. »

Région aux couleurs changeantes

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Du bleu bloquiste au rouge libéral en passant par l'orange néo-démocrate, la circonscription de Gaspésie–Les Îles-de-la-Madeleine en a vu de toutes les couleurs politiques.

La circonscription de Gaspésie–Les Îles-de-la-Madeleine a porté les couleurs du Bloc québécois de 2004 à 2011. Après un changement de mains lors de la vague orange en 2011, puis celle libérale en 2015, à qui les électeurs gaspésiens et madelinots feront-ils confiance ?

Jean-Pierre Pigeon : le « vrai bleu » 

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Jean-Pierre Pigeon, candidat du Parti conservateur du Canada

Jean-Pierre Pigeon, de Sainte-Anne-des-Monts, s’implique dans le Parti conservateur du Canada depuis maintenant 40 ans en Gaspésie. Il compte 11 élections fédérales à son actif, dont deux comme candidat. « Pour les autres, j’ai été agent officiel ou argentier », explique le conseiller financier d’expérience. « J’aime être à l’arrière, régler les choses », ajoute celui qui ne compte plus les implications dans la région, notamment comme président de la commission scolaire ou vice-président finance de Hockey Bas-Saint-Laurent.

Alors que l’usure du pouvoir se faisait sentir pour le gouvernement conservateur sortant de Stephen Harper, en 2015, le ministre Denis Lebel a appelé M. Pigeon. « Il m’a dit : “Jean-Pierre, on veut un vrai bleu. On sait que ça va être extrêmement difficile. Pourrais-tu nous rendre un service et te présenter ?” », raconte-t-il.

« J’ai accepté par conviction, parce que je suis bleu », répond-il sans hésitation. « J’ai toujours dit à mes clients : “Si tu gagnes une piastre, ne dépense pas une piastre et demie.” Ça vient me chercher, ce que le gouvernement [Trudeau] fait présentement, en creusant le déficit », assure-t-il.

Guy Bernatchez : montée bloquiste

PHOTO FOURNIE PAR LE BLOC QUÉBÉCOIS

Guy Bernatchez, candidat du Bloc québécois

La montée du Bloc québécois dans les intentions de vote est aussi bien palpable en Gaspésie, assure le candidat Guy Bernatchez. Ce technicien forestier de métier et maire de Saint-Maxime-du-Mont-Louis depuis 2017 n’est pas surpris de la « prestation » du chef Yves-François Blanchet.

C’est en décembre dernier, après avoir rencontré le leader bloquiste (qui allait être couronné en janvier), qu’il a eu envie de faire le saut en politique fédérale. Sa « vision du développement des régions » a particulièrement séduit le Gaspésien de 48 ans.

« À ceux qui voudraient taxer les candidats du Bloc d’être opportunistes, je peux vous dire que, quand j’ai roulé mes manches, il y en a plusieurs qui étaient sceptiques », a-t-il indiqué à La Presse. « Ce qui se passe sur le terrain, c’est très positif et galvanisant. C’est une aventure extraordinaire », ajoute-t-il.

Guy Bernatchez, qui se décrit comme « militant et indépendantiste de longue date », explique que son expérience de maire de Mont-Louis lui permet de bien comprendre les dossiers régionaux. « Je constate que les enjeux de Mont-Louis sont essentiellement les mêmes que pour la région », dit-il, citant l’érosion des berges, la démographie à la baisse ou le maintien des infrastructures portuaires.

Dennis Drainville : d’évêque à candidat vert

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Dennis Drainville, candidat du Parti vert du Canada

Dennis Drainville est loin du parcours traditionnel. Celui qui s’est établi une première fois à Gaspé en 1994, où il a enseigné la philosophie au collégial, était jusqu’en 2016 l’évêque de l’Église anglicane de Québec. Politisé et militant, il dit aujourd’hui défendre les couleurs du Parti vert du Canada pour combattre les changements climatiques, qui malmènent particulièrement les berges gaspésiennes.

Né à Joliette, il est parti vivre avec sa mère à Toronto, où il a habité pendant plusieurs années. Il s’est impliqué auprès des communautés pauvres et a rencontré le défunt chef du NPD, Jack Layton, qui était conseiller municipal. Il sera plus tard élu député dans Victoria-Haliburton sous le gouvernement de Bob Rae, en 1990.

Il a démissionné en 1993 dans la foulée d’une décision controversée pour permettre l’ouverture de casinos en Ontario. Il a brigué les suffrages dans Gaspésie–Les Îles-de-la-Madeleine pour Jack Layton en 1997. M. Layton lui a demandé à nouveau d’être candidat en 2008, mais il venait d’être nommé évêque.

Le leadership de Thomas Mulcair lui déplaisait et lui a fait déserter la formation. Proche d’Elizabeth May, qu’il connaît de ses années de militantisme, il a accepté sa proposition de se lancer dans la course en 2019. Il se veut défenseur des inégalités qui sont, à son avis, tout aussi présentes dans les centres urbains comme Toronto qu’en régions éloignées.

« Toute ma vie, j’ai commencé des batailles en partant de zéro, ça ne m’effraye pas de faire campagne pour le Parti vert », a-t-il indiqué.

Lynn Beaulieu : « Pour un meilleur soutien des gouvernements »

PHOTO FOURNIE PAR LE NPD

Lynn Beaulieu, candidate du Nouveau Parti démocratique

Le NPD fait confiance à Lynn Beaulieu, une intervenante dans le réseau de la santé au Centre intégré de santé et de services sociaux de la Gaspésie. Conseillère municipale à La Martre, Mme Beaulieu milite « pour un meilleur soutien des gouvernements » à l’heure où les petites localités peinent à maintenir en bon état leurs infrastructures vieillissantes. Elle promet de mettre en place une table de concertation élargie sur les transports et les infrastructures. 

Autre parti : Parti populaire du Canada 

Éric Hébert, géologue