Le Bloc québécois ne propose pas de retour à l’équilibre budgétaire, mais estime pouvoir contrôler les déficits du gouvernement fédéral avec de nouvelles sources de revenus.

Le parti a dévoilé mercredi le cadre financier de sa plateforme électorale, alors que le chef Yves-François Blanchet se prépare à son premier débat électoral en français en soirée.

« C’est un plan qui respecte l’expertise et les champs de compétence de Québec, tout en correspondant à ses besoins réels », a déclaré M. Blanchet par voie de communiqué.

Le Bloc propose des déficits stables oscillant entre 12 milliards et 18 milliards chaque année, mais prévoit à terme que le déficit sera de 5,5 milliards de moins que le solde budgétaire du directeur parlementaire du budget.

Le cadre financier du Bloc engage 54 milliards en nouvelles dépenses sur quatre ans, dont la part du lion (17 milliards) revient à une hausse des transferts en santé et en éducation et services sociaux.

Le parti propose d’augmenter le Transfert canadien en matière de santé et le transfert pour les programmes sociaux et l’éducation postsecondaire de 6 % par année, tel que demandé par Québec depuis des années.

Il veut aussi augmenter le pouvoir d’achat des aînés avec une hausse de la pension de la Sécurité de la vieillesse-une mesure qui coûterait 16 milliards sur quatre ans.

Le Bloc veut également investir 11 milliards$ sur quatre ans pour accélérer le virage vers l’économie verte et les secteurs de pointe-comme une politique de l’aérospatiale, l’électrification des transports et les carburants verts.

Pour payer ces promesses, le parti pense être capable d’aller chercher 59 milliards de nouveaux revenus pour l’État sur quatre ans.

Cet argent serait récolté en mettant fin à l’utilisation légale de l’évitement fiscal (23 milliards), la lutte à l’évasion fiscale à l’international (11 milliards), en vendant le pipeline Trans Mountain (9 milliards) et en imposant les géants du web (5 milliards).

Le Bloc estime aussi pouvoir faire des gains de quelque 5 milliards avec sa « péréquation verte » qui viendrait récompenser les provinces qui en font plus pour combattre les changements climatiques - comme le Québec.