Affirmant s’en remettre à la « force de la nature » pour combattre les changements climatiques, Justin Trudeau a annoncé ce vendredi matin son intention de planter 2 milliards d’arbres à la grandeur du pays d’ici 2030.

Les arbres sont « remarquables », a dit le chef libéral. « Ils retirent du carbone de l’atmosphère, ils sont renouvelables et, éventuellement, ils se recyclent eux-mêmes », a-t-il énuméré pendant un point de presse au centre-ville de Montréal.

M. Trudeau calcule que ces arbres feront baisser les émissions canadiennes de gaz à effet de serre de 30 mégatonnes.

Son parti inscrit cette mesure dans des engagements de quelque 3 milliards de dollars en « solutions climatiques naturelles », qui incluent la protection de terres humides et des zones côtières, annoncées plus tôt cette semaine.

Pour financer ces dépenses, les libéraux comptent s’appuyer sur les profits engendrés par le pipeline Trans Mountain, acheté cette année au prix de 4,5 milliards cette année.

Alors que les premières clameurs de la grande marche sur le climat se faisaient entendre au loin, le premier ministre sortant a été interrogé à savoir s’il n’était pas incohérent de financer la plantation d’arbres avec de l’argent tiré de l’industrie des énergies fossiles. M. Trudeau a répété, comme il le fait depuis le début de sa campagne, que le Canada était « en période de transition ». « On reconnaît qu’on doit en faire plus, et c’est exactement ce qu’on va faire », a-t-il dit.

Au cours de la mêlée de presse, le chef libéral a en outre révélé que le cadre financier de son parti, dans lequel seront chiffrées ses nombreuses annonces des derniers jours, sera dévoilé avant le premier débat des chefs auquel il participera mercredi prochain.

Rencontre avec Greta

En matinée, vendredi, M. Trudeau a rencontré la militante écologiste Greta Thunberg. Il dit qu’il l’a remerciée pour sa passion sur le climat et s’est dit tout à fait d’accord avec elle qu’il faut en faire plus pour lutter contre l’urgence climatique.

Il a par la suite marché aux côtés des centaines de milliers de manifestants dans la rue.

À son avis, des mesures comme la plantation de deux milliards d’arbres représentent le « vrai changement » demandé par les jeunes dans la rue.

M. Trudeau a également accusé son adversaire conservateur Andrew Scheer de se « cacher », puisqu’il ne participe à aucune marche pour le climat vendredi.

– Avec La Presse canadienne