(Sudbury) Au risque de se faire chahuter pour son choix d’acheter un oléoduc, le chef libéral Justin Trudeau sera de la manifestation sur les changements climatiques, vendredi à Montréal.

Des milliers de personnes sont attendues à cette marche pour réclamer que les gouvernements posent des actions concrètes face à l’urgence climatique. La grogne des militants environnementalistes est de plus en plus bruyante. Celle qui est devenue la passionaria de cette cause, la jeune Greta Thunberg, participera à la manifestation dans les rues de Montréal.

La jeune fille va recevoir les « clés de la ville » par la mairesse Valérie Plante, mais on ne sait pas encore si elle rencontrera Justin Trudeau.

Plus de 140 manifestations pour réclamer des actions concrètes face aux changements climatiques sont prévues à travers le pays vendredi.

De passage à Sudbury jeudi matin, M. Trudeau a rappelé que son gouvernement avait établi un prix sur le carbone, mesure que son rival conservateur promet de faire disparaître. Il a également vanté son engagement à bannir les plastiques à usage unique et mis au défi Andrew Scheer de s’engager dans le même sens.

Et il a prêté certaines intentions aux manifestants.

« Ça fait plusieurs semaines maintenant que des jeunes et des gens […] marchent dans les rues pour souligner le besoin de prendre des actions réelles et concrètes pour contrer les changements climatiques et protéger notre environnement et créer de la croissance économique pour l’avenir », a-t-il supposé.

Le discours de Greta Thunberg dénonce plutôt l’obsession de la croissance économique qui, selon elle, met en péril l’avenir de l’humanité.

M. Trudeau a, une fois de plus, exposé que le choix du 21 octobre se limitait à deux partis, le sien ou celui des « conservateurs qui refusent d’agir pour contrer les changements climatiques et mettent donc pas seulement notre environnement en péril, mais notre avenir économique aussi ».

La campagne libérale a organisé le premier événement de la journée de jeudi au bord d’un lac, offrant des images de M. Trudeau ramant dans un canot avant d’accoster sur la terre ferme pour faire sa promesse du jour et répondre aux questions des journalistes.

Il a promis d’assurer la conservation et la protection de 25 % des terres et de 25 % des océans du pays d’ici 2025, se donnant l’objectif d’atteindre les 30 % en 2030.

Justin Trudeau dit vouloir mobiliser les autres leaders de la communauté internationale à emboîter le pas dans la protection des océans.

« Tout au long du processus, notre démarche sera guidée par le savoir et l’expérience des peuples autochtones, qui sont les gardiens du patrimoine naturel du Canada depuis des millénaires », a soutenu le chef libéral.

Il était accompagné du candidat Paul Lefebvre, qui tente d’obtenir un deuxième mandat dans Sudbury.

Le Parti libéral s’était engagé à protéger 17 % du territoire et 10 % des océans sur ses côtes avant 2020. À la fin de 2018, Environnement Canada rapportait un bilan de 11,2 % d’aires protégées sur le territoire et de 7,9 % des eaux océaniques.

L’objectif de protection des océans a été dépassé en août avec l’ajout de la Zone de protection marine de Tuvaijuittuq, au large de la côte nord­-ouest de l’île d’Ellesmere, au Nunavut, dans l’océan Arctique.

Camping pour tous

Dans un autre registre, Justin Trudeau a promis d’élargir le programme d’initiation au camping de Parcs Canada pour permettre à plus de jeunes d’en bénéficier. De plus, les libéraux proposent la création d’un nouveau programme appelé « Expérience Canada », qui offrira à 75 000 familles à faible revenu de passer jusqu’à quatre jours par année dans un parc national ou provincial.

Des bourses allant jusqu’à 2000 $ vont permettre aux familles d’aller camper à l’endroit de leur choix.

Toutes ces mesures annoncées jeudi devraient coûter 75 millions au budget 2020-2021 et 150 millions en 2023-2024.

Cette nouvelle série d’annonces de nature environnementale s’inscrit dans la foulée d’autres promesses formulées au cours des derniers jours, dont celles de rendre le Canada carboneutre d’ici 2050, de réduire de moitié l’impôt des entreprises spécialisées dans les technologies zéro émission et de créer un programme national d’assurance-inondation.

Le parti de Justin Trudeau fait toutefois l’objet de critiques en raison du manque de détails financiers associés à ces nombreuses promesses écologiques.