(Longueuil) Le Bloc québécois veut accélérer de façon significative la transition vers la voiture électrique au Canada.

Le chef bloquiste, Yves-François Blanchet, a présenté mardi à Longueuil une série de mesures qu’il entend défendre à Ottawa pour rendre beaucoup plus accessible l’achat de véhicules électriques, même pour les ménages moins aisés et ainsi « casser un préjugé […] à l’effet que la plupart des gens ne sont pas capables de s’offrir » un tel véhicule.

Il propose d’offrir un rabais additionnel de 1500 $ aux acheteurs dont le salaire est inférieur au revenu moyen canadien, qui est de 47 000 $, un autre rabais de 1500 $ à tous les acheteurs qui remplacent par une voiture électrique un véhicule âgé de 12 ans ou plus et un rabais de 2000 $ aux acheteurs d’un véhicule électrique ou hybride rechargeable usagé. Toutes ces mesures seraient cumulatives et s’ajouteraient aux programmes déjà existants.

Ajout potentiel de 5000 $ de rabais

Avec ces trois mesures, un acheteur dont le salaire est inférieur à 47 000 $ qui échangerait sa voiture de 12 ans ou plus contre une voiture électrique usagée verrait donc la facture réduite de 5000 $.

« Ça pourrait faire en sorte que des gens qui n’ont jamais rêvé d’acheter un véhicule électrique se diraient : “Oh ! Ça vient de devenir abordable” », a déclaré M. Blanchet alors qu’il se trouvait chez un concessionnaire spécialisé dans la vente de voitures électriques usagées.

Présentement, le gouvernement fédéral offre une remise pouvant aller jusqu’à 5000 $ à l’achat d’un véhicule électrique neuf, mais rien pour une voiture usagée. Au Québec, la remise peut atteindre jusqu’à 8000 $ selon le type de véhicule et il est aussi possible d’avoir un rabais pouvant atteindre jusqu’à 4000 $ pour une voiture usagée, mais seulement s’il s’agit d’un véhicule 100 % électrique et non hybride rechargeable.

De plus, le Bloc entend présenter un projet de loi zéro émission visant à forcer les constructeurs automobiles à produire davantage de véhicules électriques. M. Blanchet a toutefois été incapable de donner le coût d’un tel programme.

« Chiffrer de telles mesures est un peu complexe parce qu’on ne connaît pas la popularité de la mesure », a-t-il fait valoir.

Bernier au débat : présence pertinente ?

Yves-François Blanchet n’a pas voulu aller plus loin dans sa contestation de la présence du chef du Parti populaire du Canada, Maxime Bernier, au débat, bien que cela ne l’enchante guère.

Selon lui, cette présence « sert le premier ministre » Justin Trudeau puisque M. Bernier « va occuper un sixième du temps et il y a un bout de ce sixième de temps que ce n’est pas moi qui vais l’avoir ». Il dit toutefois se plier à la décision de la Commission des débats des chefs, qui avait initialement refusé la présence du chef du PPC.

« On est invité à un débat, on va se présenter au débat. J’ai toujours dit : “n’importe où, n’importe quand, la langue de votre choix, je serai au débat, je vais y aller ».

« Ça ne m’empêchera pas de dire que la pertinence de la présence de M. Bernier est très incertaine », a-t-il toutefois nuancé, notant que « des partis qui n’ont jamais fait élire personne au Canada il y en a un sacré paquet, si on leur donne un siège à tout le monde on n’a pas fini ».

Porteur des demandes de la CAQ

Plus tôt dans la journée, il avait annoncé que le Bloc québécois se ferait le porteur des demandes du gouvernement caquiste à Ottawa.

C’est en effet sans aucune réserve que le chef bloquiste a endossé l’ensemble des demandes du gouvernement Legault aux partis fédéraux, que ce soit en matière de laïcité, d’immigration, de langue ou de respect de la juridiction du Québec, entre autres.

Plus encore, M. Blanchet salue le « nationalisme décomplexé » du gouvernement caquiste avec qui son propre parti est en « convergence naturelle » sur l’ensemble de ces enjeux, à l’exception, bien sûr, de la souveraineté du Québec.

Le chef bloquiste salue la réouverture d’un Bureau du Québec à Ottawa, qu’il qualifie d’« équivalent d’une délégation du Québec à l’étranger », mais il avertit que la présence d’un tel bureau ne change en rien la nécessité de son parti. Il fait valoir à cet effet que si un Bureau du Québec peut être utile sur le plan de la représentation et du suivi, notamment pour les gens d’affaires, il ne peut en aucun cas se substituer aux élus qui, eux, votent des lois, déposent des motions et font des représentations sur la base de leur légitimité auprès de l’électorat.

Le Bloc a réagi dans les minutes suivant la présentation des demandes du premier ministre François Legault et tout indique qu’il avait ces demandes en main bien à l’avance.

Il a insisté à plusieurs reprises sur le fait que ces demandes étaient toutes dans le programme de son parti et que, nécessairement, il s’agit de positions avec lesquelles sa formation « est viscéralement d’accord ».