(Toronto) La chef du Parti vert, Elizabeth May, a tenté de séduire les électeurs, lundi, en présentant sa formation non pas comme le futur gouvernement, mais comme un parti capable de détenir la balance du pouvoir et de s’en servir de manière responsable.

Au moment de présenter la plateforme de son parti, où tous les éléments ont été pensés en fonction de la crise climatique, elle a admis que les verts étaient loin derrière les libéraux et les conservateurs dans les intentions de vote.

« Je crois que je suis la plus qualifiée pour être première ministre du Canada, je vais le dire à voix haute, mais je sais aussi que c’est peu probable, a-t-elle déclaré entourée de plusieurs candidats réunis à l’hôtel Royal York de Toronto. Je travaille à faire élire le plus grand nombre possible de ces merveilleux candidats pour qu’un caucus de députés verts puisse aider les Canadiens, particulièrement en situation minoritaire. »

C’est pour cette raison qu’elle insiste sur l’importance de faire « sortir le vote ». La chef a donné en exemple la victoire du député vert Paul Manly dans une partielle en Colombie-Britannique, plus tôt cette année, ce qui a, selon Mme May, poussé d’autres partis à parler davantage de l’urgence climatique.

« Je veux dire à tout le monde, Canadiens, Québécois, Québécoises, (que) le vote avec le plus haut niveau de pouvoir, c’est un vote vert. Parce qu’il envoie un message. »

La politique adaptée au climat

Mme May a estimé que faire de la politique comme d’habitude alors que l’humanité vit une urgence climatique est une mauvaise approche.

Elle croit que le pays a tout ce qu’il faut pour relever les défis qui se présentent à lui, mais selon elle, le Canada manque de « vision ».

« Imaginez que vous avez un nouveau casse-tête. Toutes les pièces sont là […], elles sont du bon côté, de toutes les couleurs, mais vous n’avez pas le dessus de la boîte qui montre le casse-tête complété », a-t-elle illustré.

« C’est la situation au Canada. Nous avons tout ce dont nous avons besoin pour régler les problèmes auxquels nous faisons face. […] Il ne manque qu’une chose, parce que dans ce pays nous n’avons pas de vision. Nous n’avons pas l’image sur le dessus de la boîte. […] Notre plateforme est la vision de la sorte de Canada que nous voulons. »

La plateforme des verts met aussi fortement l’accent sur la réconciliation avec les peuples autochtones, y compris un engagement à mettre en œuvre les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation et de l’Enquête sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.

Les verts ont déclaré qu’ils adopteraient une loi exigeant une réduction de 60 % des émissions de gaz à effet de serre par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2030, soit deux fois plus que l’objectif actuel de 30 %.

Le parti dit qu’il interdirait également la fracturation hydraulique et n’approuverait aucun nouveau pipeline, forage de charbon, de pétrole ou de gaz.

L’assurance-médicaments universelle, l’élimination des droits de scolarité et la réduction du prix fixé par le gouvernement fédéral pour le cannabis légal font également partie des engagements inclus dans la plateforme.