(Victoria) Elizabeth May va parler à Pierre Nantel et s’il maintient son appel à une indépendance du Québec au plus vite, il ne pourra pas être candidat du Parti vert.

La leader des verts est apparue tout sourire à Victoria, mercredi matin, au premier jour de la campagne électorale, mais dès la première question des journalistes, elle était déjà sur la défensive.

Mme May a dû d’abord réitérer son appui indéfectible, et celui de son parti, au droit à l’avortement.

Puis, elle a assuré que son candidat dans Longueuil – Saint-Hubert, un ex-néo-démocrate, n’est pas « un séparatiste ».

Mme May a rappelé que tout député fédéral doit prêter serment pour protéger et défendre le Canada. Elle a dit ne pas comprendre comment les élus bloquistes peuvent faire pareil serment et elle a assuré qu’aucun député vert ne lutterait pour « la séparation » du Québec.

Dans une entrevue à QUB radio mardi, M. Nantel a lancé « Séparons-nous au plus vite ! », avant de répéter que pour le moment, il préférait défendre les intérêts du Québec au sein du Canada, que s’il voulait lutter pour l’indépendance du Québec, il ferait de la politique provinciale et que, de toute manière, l’urgence est climatique et la lutte à faire en ce moment est celle contre les changements climatiques.

Mme May assure que son candidat est « un Québécois fort dans le contexte du Canada ». Mais elle avait l’intention de lui parler directement pour se rassurer.

En français, la chef des verts a dit adorer parler français et rêver de devenir parfaitement bilingue. Elle a déclaré son amour du Québec et de la culture francophone, mais elle s’est opposée fermement à toute idée d’indépendance.

« C’est clair que le Parti vert aime les Québécoises et les Québécois profondément, mais dans la même famille. Nous sommes Canadiens ! », a-t-elle insisté.

Une élection capitale

Dans son discours donnant le coup d’envoi de sa campagne, Elizabeth May a décrit l’élection générale du 21 octobre comme la plus importante de l’histoire du Canada.

S’adressant à une salle comble dans un hôtel de Victoria, où bien des partisans sont arrivés très tôt en matinée, elle a promis de parler aux Canadiens de l’urgence climatique avec l’objectif de bien les informer et non pas de les effrayer.

« Il n’y a aucune raison d’avoir peur. Nous sommes les plus brillants, les mieux équipés et les plus bénis de la planète parce que nous sommes Canadiens », a-t-elle mentionné sur un ton rassurant.

Le parti espère profiter de l’intérêt populaire pour la lutte contre les changements climatiques ainsi que de l’élan en faveur des verts observé dans plusieurs élections provinciales cette année.

Elle a assuré que le Parti vert resterait ferme dans ses engagements pour le climat et continuerait de réclamer l’interdiction de nouveaux projets d’oléoducs et la transformation de l’économie canadienne afin qu’elle s’appuie sur les énergies renouvelables.

« Nous allons tenir nos positions », a dit Mme May. « Personne ne peut nous dissuader de dire clairement que nous devons nous éloigner le plus rapidement possible des combustibles fossiles. C’est notre “mission possible”. »

La chef des verts a estimé que les changements climatiques seraient un thème dominant tout au long de la campagne. « Rien n’est plus important que de faire en sorte que nos enfants et nos petits-enfants puissent vivre pleinement leur vie dans ce magnifique pays », a-t-elle dit.

Au-delà des enjeux environnementaux, les verts veulent également débattre de gratuité scolaire pour les études postsecondaires, de services à la petite enfance et d’accès aux médicaments.

« Le plus grand défi, c’est (de) convaincre tout le monde que nous sommes une vraie option, pas seulement pour quelques autres députés, mais peut-être pour le gouvernement, pourquoi pas ? », a dit Mme May en français.

« Les autres choix ne sont pas très bons, a-t-elle ajouté, suscitant des rires autour d’elle. Je pense que je serais un très bon premier ministre. »