Candidats vedettes, luttes serrées... Quelles seront les circonscriptions à suivre au Québec en vue du scrutin du 21 octobre ? Tour d’horizon.

Beauce

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Maxime Bernier, chef du Parti populaire du Canada et député sortant de Beauce

Maxime Bernier remportera-t-il son pari ? Celui qui a anéanti ses adversaires aux scrutins de 2006 à 2015 pour le Parti conservateur du Canada (PCC) pourrait devenir le premier – et peut-être le seul – député élu pour le Parti populaire du Canada, dont il est le chef et fondateur. Il avait récolté presque 60 % des voix en 2015. Forcés de dénicher une pointure de taille pour l’affronter dans un duel tout à droite, les conservateurs ont désigné Richard Lehoux, maire de Saint-Elzéar pendant 19 ans et ex-président de la Fédération québécoise des municipalités.

Belœil–Chambly

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois et candidat du parti dans Belœil–Chambly

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, tente de faire son entrée à la Chambre des communes. Il devra toutefois se mesurer au néo-démocrate Matthew Dubé, qui brigue un troisième mandat et qui avait triomphé dans une lutte serrée avec le Bloc et le Parti libéral du Canada (PLC) en 2015. Le parti souverainiste a toutefois ses racines dans ce secteur de la Rive-Sud de Montréal : il a aligné de fortes majorités dans les années 2000 dans la défunte circonscription de Chambly–Borduas.

Berthier–Maskinongé

PHOTO DARRYL DYCK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Ruth Ellen Brosseau, députée néo-démocrate sortante de Berthier–Maskinongé

D’abord vue comme une députée quasi inconnue portée par la vague orange de 2011, Ruth Ellen Brosseau s’est affirmée au cours des années comme une figure incontournable au sein du caucus néo-démocrate comme dans sa circonscription. Réélue sans peine en 2015, elle tente désormais de décrocher un troisième mandat. Il s’agira d’un bon test pour le Nouveau Parti démocratique (NPD) au Québec, dans une circonscription que le PLC a sur son écran radar.

Brome–Missisquoi

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Lyne Bessette, candidate libérale dans Brome–Missisquoi

La circonscription estrienne a porté trois couleurs politiques depuis 2006. La course est donc ouverte, d’autant plus que le vétéran libéral Denis Paradis met un terme à sa carrière politique. L’ex-cycliste et olympienne Lyne Bessette tentera de garder Brome–Missisquoi en rouge. Elle trouvera sur sa route la syndicaliste Monique Allard, du Bloc, ainsi que Sylvie Jetté, du NPD, qui enseigne les sciences infirmières.

Jonquière

À l’évidence, les conservateurs misent gros sur le Saguenay–Lac-Saint-Jean, une région où ils ont fait plusieurs gains par le passé. Le dernier en date est le triomphe sans appel de l’entraîneur de hockey Richard Martel l’année dernière. Dans Jonquière, le PCC joue de nouveau la carte du sport en présentant l’ex-athlète paralympique Philippe Gagnon. Il affrontera la députée sortante, la néo-démocrate Karine Trudel, élue en 2015 au terme d’une lutte serrée avec le PLC. Le parti de Justin Trudeau n’a pas encore désigné de candidat pour le présent scrutin.

Laurentides–Labelle

Le libéral David Graham était sorti gagnant d’une lutte à trois en 2015 et souhaite se faire réélire. Or, le Bloc avait offert une bonne bataille et compte toujours sur une base solide dans les Laurentides. Le parti mise cette fois sur Marie-Hélène Gaudreault, bien connue pour son implication communautaire, afin de reconquérir une circonscription qu’il a détenue de sa création en 2004 jusqu’à ce qu’elle vire à l’orange en 2011.

Laurier–Sainte-Marie

Après avoir délogé Gilles Duceppe en 2011 et lui avoir résisté en 2015, la néo-démocrate Hélène Laverdière tire sa révérence. C’est la militante Nimâ Machouf qui tentera de lui succéder dans cette circonscription montréalaise favorable aux candidats progressistes. Ce n’est donc pas un hasard si le PLC y a investi Steven Guilbeault, fondateur d’Équiterre et figure médiatique importante de la lutte contre les changements climatiques. C’est le romancier Michel Duchesne qui tentera de reconquérir la circonscription pour le Bloc.

Longueuil–Saint-Hubert

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Pierre Nantel, député sortant de Longueuil–Saint-Hubert (avec la chef du Parti vert Elizabeth May sur la photo)

Bien malin est celui qui saura prédire le dénouement dans cette circonscription de la Montérégie. Le député sortant Pierre Nantel brigue un troisième mandat, mais c’est cette fois pour les verts qu’il se présente, après avoir été expulsé du NPD au cours de l’été – le parti avait appris qu’il discutait avec d’autres partis. M. Nantel affrontera cette fois le libéral Réjean Hébert, ex-ministre péquiste sous Pauline Marois, ainsi que le comédien Denis Trudel, qui représentera de nouveau le Bloc après avoir tenté sa chance en 2015. Le NPD n’a pas encore désigné son candidat.

Louis-Hébert

Les conservateurs détiennent déjà la majorité des sièges dans la grande région de Québec, et ils veulent sans conteste accroître encore cette présence. Louis-Hébert a changé d’allégeance à chaque scrutin depuis 1997. Le libéral Joël Lightbound tente aujourd’hui de se faire confier un second mandat, après l’avoir emporté en 2015 par presque 5000 voix sur son poursuivant conservateur. Cette fois, le PCC lui oppose Marie-Josée Guérette, femme d’affaires issue du milieu de la finance et bien connue dans la Vieille Capitale.

Montmagny–L’Islet–Kamouraska– Rivière-du-Loup

Les matchs serrés ne sont plus une nouvelle dans cette circonscription du Bas-Saint-Laurent, où les deux dernières élections se sont soldées par un dépouillement judiciaire. Le conservateur Bernard Généreux y a perdu son siège par 9 voix aux mains du NPD en 2011, avant de le reconquérir par 272 votes devant son opposante libérale en 2015. Le vétéran conservateur sera de nouveau l’homme à battre, mais le NPD souhaite se réinviter dans la course en présentant le cinéaste Hugo Latulippe. Les libéraux sont pour leur part représentés par Aladin Legault-D’Auteuil, employé du ministère des Affaires étrangères, et le Bloc par Louis Gagnon, enseignant de littérature du cégep de Rivière-du-Loup.

Québec

Probablement le seul siège sûr dans la région de la Capitale-Nationale pour les libéraux. Jean-Yves Duclos, ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, défendra son siège remporté in extremis en 2015. Le Bloc espère toutefois y causer une surprise, alors que Christiane Gagnon, qui a été députée de la circonscription de 1993 à 2011, tente un retour en politique.

Rivière-du-Nord

Avec Sylvie Fréchette, les conservateurs tentent de frapper un grand coup dans cette circonscription où ils ne se sont jamais démarqués. La médaillée olympique en nage synchronisée est connue autant à l’échelle nationale que dans ce coin des Laurentides, où elle travaille comme entraîneuse. L’ex-athlète aura toutefois fort à faire pour déloger le bloquiste Rhéal Fortin, qui a reconquis en 2015 ce bastion bloquiste perdu au NPD le temps d’un mandat.

Rosemont–La Petite-Patrie

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Alexandre Boulerice, chef adjoint du NPD et député sortant de Rosemont–La Petite-Patrie

Chef adjoint du NPD et principal visage du parti au Québec, Alexandre Boulerice demeure en bonne posture pour obtenir un troisième mandat. Il n’a pas été inquiété en 2011 ni en 2015, raflant chaque fois la moitié des voix.

Sherbrooke

Fidèle à ses élus fédéraux, Sherbrooke n’a connu que quatre députés depuis 1972. Le néo-démocrate Pierre-Luc Dusseault pourrait profiter de cette fidélité en obtenant un troisième mandat (à 28 ans seulement), mais les libéraux et les conservateurs ont désigné des candidats influents. Justin Trudeau lui-même a assisté à l’investiture d’Élisabeth Brière, notaire bien connue des milieux communautaires. Et c’est l’entrepreneur Dany Sévigny qui sera le visage des conservateurs.

Trois-Rivières

Le NPD espère conserver ses assises en Mauricie, mais le défi est de taille à Trois-Rivières. Pour obtenir un troisième mandat, le député sortant Robert Aubin devra surclasser le candidat conservateur Yves Lévesque, élu maire de Trois-Rivières en 2001 et réélu systématiquement jusqu’en 2017. Il y a quatre ans, M. Aubin avait dû trimer dur pour l’emporter sur son rival libéral. Cette fois, le PLC a désigné la conseillère municipale Valérie Renaud-Martin.