Le ministre canadien du Commerce international, Ed Fast, a assuré mercredi qu'il n'était pas inquiet pour la conclusion éventuelle d'un accord de libre-échange avec l'Europe, alors que les négociateurs concluaient trois jours de pourparlers à Bruxelles sans parvenir à une entente.

La pression monte sur les négociateurs canadiens, car l'Union européenne a l'intention d'amorcer bientôt des négociations pour un accord de libre-échange avec les États-Unis, et les Européens ont prévenu que la porte pourrait se refermer rapidement sur Ottawa.

En entrevue mercredi, le ministre Fast a soutenu que des progrès avaient été réalisés, mais que certaines questions difficiles devaient toujours être négociées.

Selon des observateurs et des responsables, les sujets les plus litigieux n'ont pas changé depuis la date-butoir officieuse de décembre dernier pour conclure les négociations, en cours depuis quatre ans.

Depuis, un autre enjeu est survenu pour compléter le processus: le fait que les États-Unis et l'Union européenne veulent lancer leurs propres pourparlers de libre-échange à l'été.

Le Canada veut obtenir davantage d'accès au marché de 500 millions d'Européens pour ses producteurs de boeuf et de porc, tandis que l'UE veut qu'Ottawa sabre les quotas et les tarifs douaniers, ce qui faciliterait les importations de fromage - et à des prix plus concurrentiels.

De plus, les deux parties ne peuvent s'entendre sur les barrières aux marchés publics provinciaux, ni sur les règles d'origine pour le secteur automobile - la proportion de contenu canadien dans les véhicules nord-américains exportés en Europe.

La protection des brevets de médicaments - une question qui pourrait potentiellement faire augmenter le prix des médicaments au Canada - ainsi que les appellations régionales sont aussi en litige.

Les optimistes croient qu'une entente pourrait être annoncée au sommet du G8 en Irlande du Nord, en juin. Les observateurs soutiennent toutefois qu'il est essentiel que les deux parties se mettent d'accord bientôt sur les principaux enjeux, sans quoi les négociations perdront leur vitesse de croisière.

Le ministre Fast a soutenu qu'il ne tenait pas à conclure un accord avant une quelconque date butoir. «Je ne suis pas fixé sur une date, je ne suis pas fixé sur une date butoir. Je me concentre sur la qualité de l'accord de libre-échange que nous aurons avec l'UE», a-t-il soutenu.