Les cours du pétrole ont rebondi mercredi après avoir mal entamé l'année la veille, profitant cette fois d'un affaiblissement du dollar et de l'espoir d'une baisse des réserves américaines à la veille de chiffres hebdomadaires sur le sujet.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a pris 93 cents à 53,26 dollars sur le contrat pour livraison en février au New York Mercantile Exchange (Nymex) au lendemain d'une baisse de près d'un dollar et demi.

À Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, qui avait reculé mardi de façon semblable, a rebondi de 99 cents à 56,46 dollars sur le contrat pour livraison en mars à l'Intercontinental Exchange (ICE).

«C'est largement l'inverse de ce qui s'était passé la veille», a résumé Matt Smith, de ClipperData. «Le dollar s'était renforcé et avait contribué à plomber les cours du pétrole. Et maintenant on voit le dollar s'affaiblir et les cours monter.»

La force du dollar, qui perd du terrain mercredi après avoir entamé l'année par un bond au plus haut depuis 14 ans, pénalise les cours pétroliers car ils sont libellés en monnaie américaine et deviennent donc plus coûteux.

Mercredi, les investisseurs sont aussi «repassés à l'achat dans l'idée que l'on allait prendre connaissance demain de chiffres encourageants sur les stocks» aux États-Unis, a enchaîné M. Smith.

Le département de l'Énergie (DoE) va publier jeudi ses chiffres hebdomadaires sur l'état de l'offre américaine, reportés d'un jour car lundi était férié aux États-Unis pour le lendemain du nouvel an.

«Les marchés pétroliers se remettent de leur déclin de mardi en obtenant un soutien, du moins temporaire, de la perspective d'un déclin des stocks de brut la semaine dernière aux États-Unis», a écrit Tim Evans, de Citi.

«Ceci dit, l'ensemble des chiffres risquent de se révéler mitigés (...) car les stocks de produits pourraient avoir augmenté», a-t-il nuancé, faisant référence aux réserves d'essence ainsi que de produits distillés comme le fioul de chauffage.

L'OPEP toujours scrutée

M. Evans remarquait aussi que les experts s'attendaient à une avancée des réserves de brut du seul terminal de Cushing (Oklahoma), qui servent de base à la cotation du pétrole à New York.

Avant ces chiffres officiels, le marché prendra connaissance mercredi, après la clôture, des estimations privées de l'American Petroleum Institute (API), fédération du secteur aux Etats-Unis.

Pour l'heure, selon la médiane d'un consensus compilé par l'agence Bloomberg, les analystes attendent une baisse de 2 millions de barils des stocks de brut, une hausse de 1 million des stocks d'essence et une baisse de 800 000 barils des stocks de produits distillés pour la semaine achevée le 30 décembre.

En fin de compte, «on est en train de se dire que la baisse d'hier était exagérée», a conclu Phil Flynn, de Price Futures Group.

«On peut s'attendre à ce que le marché se reprenne (...) et être confiants dans l'idée que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) va respecter ses baisses de production», a-t-il mis en avant.

Le cartel reste en ligne de mire, après avoir relancé les cours en fin d'année dernière par l'annonce de deux accords de baisse de la production entre ses membres et avec d'autres pays, mais les investisseurs devront probablement attendre la fin du mois pour prendre connaissance d'éléments concrets sur l'application de ces pactes.

À supposer que ces accords soient respectés, certains observateurs redoutent de toute façon que les producteurs américains, notamment de schiste, s'engouffrent dans la brêche pour accroître leur activité, d'autant que le futur président républicain, Donald Trump, a promis d'alléger les régulations sur le secteur.

À ce sujet, l'API a lancé mercredi un appel en ce sens dans le cadre d'un état des lieux annuel sur le secteur, appelant en particulier les autorités à faciliter les forages en mer.