Une spectatrice de 60 ans a été tuée samedi, renversée par un motard de la garde républicaine, sur la 14e étape du Tour de France entre Colmar et Besançon, et cet accident rare a suscité des appels à la prudence des autorités et des organisateurs.

La victime a été fauchée alors qu'elle traversait la route, juste devant le motard de la Garde Républicaine, après le passage des coureurs échappés et avant le peloton, et est décédée sur le coup selon un médecin ayant constaté le décès sur place, le Dr Lévy.

Deux autres personnes ont été blessées dans cet accident survenu en début d'après-midi à Wittelsheim, 38 kilomètres après le départ de l'étape.

La moto s'est couchée sur la chaussée et est allée percuter deux spectatrices sur le bas-côté, une femme de 61 ans qui souffre d'une fracture de la jambe et une femme de 34 ans qui souffre de douleurs cervicales.

Celle-ci qui avait son bébé d'un an dans les bras aurait eu la présence d'esprit de l'écarter juste avant le choc, selon des témoignages recueillis sur place par la gendarmerie. Il n'a pas été blessé.

Les deux blessées ont été évacuées par hélicoptère vers l'hôpital Emile-Muller à Mulhouse.



Appels à la prudence


Le motard de la garde républicaine impliqué dans l'accident mortel samedi sur la route du Tour «n'a commis aucune imprudence selon les premières constatations», a indiqué le procureur-adjoint de Mulhouse Alexandre Chevrier.

Lors d'un point presse, il a déclaré que le motard devait rouler «à 90 Km/h». Selon lui, «l'imprudence» de la spectatrice qui a traversé la route «serait à l'origine du drame».

Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a «rappelé aux spectateurs du Tour l'impérieuse nécessité de respecter toutes les règles de prudence, afin d'éviter toute prise de risque (...) pour que le Tour de France puisse rester une fête populaire et qu'un tel drame ne se reproduise pas».

Même message de Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Santé et des Sports, et Rama Yade, Secrétaire d'Etat chargée des Sports, qui «rappellent que les spectateurs doivent faire preuve de la plus grande vigilance et de la plus grande prudence». (...) «Ce dramatique accident ne doit pas faire oublier le remarquable travail effectué depuis de nombreuses années par la garde républicaine», ont souligné les ministres.



Des accidents rares


Les accidents mortels comme celui survenu samedi sont rares, et le plus souvent dus à l'inattention.

Le précédent accident mortel sur le Tour date de 2002. Un garçonnet âgé de sept ans avait été renversé par un véhicule de la caravane publicitaire, en traversant la route, dans l'étape Bazas-Pau.

Un accident similaire s'était produit le 14 juillet 2000, lors de l'étape Avignon-Draguignan, où un garçon de 12 ans était décédé.

Le directeur du Tour de France Christian Prudhomme a pour sa part affirmé que la sécurité était la priorité numéro 1 des organisateurs de l'épreuve depuis plusieurs années.

«Depuis le dernier accident mortel en 2002, de très nombreuses mesures ont été prises», a-t-il dit, soulignant que 14.000 gendarmes et 9.000 policiers étaient mobilisés sur les différentes étapes pour assurer la sécurité du public.

L'accident le plus grave remonte à 1964. Un camion de ravitaillement de la gendarmerie avait heurté un pont du côté du Pont de Couze (Dordogne) et provoqué la mort d'une vingtaine de personnes.

Dimanche matin, le peloton observera une minute de silence au départ de la 15e étape.