Le Norvégien Thor Hushovd (Cervélo) a conclu en vainqueur la journée espagnole du Tour de France, jeudi à Barcelone, où le Suisse Fabian Cancellara (Saxo Bank) a conservé le maillot jaune de leader au terme de la sixième étape.

Dans un sprint en légère montée, Hushovd s'est imposé devant l'Espagnol Oscar Freire, le triple champion du monde qui s'est incliné de plus d'une longueur.

L'Espagnol José Joaquin Rojas a pris la troisième place au terme des 181,5 kilomètres de cette étape disputée entièrement en Catalogne, devant l'Allemand Gerald Ciolek.

Le Britannique David Millar, grand animateur du jour, a été rejoint à moins de 1500 mètres de la ligne, sur la pente menant au stade olympique de Montjuich.

Pour la première fois depuis le départ de Monaco, le Tour a rencontré la pluie en cours d'étape, sur le littoral méditerranéen.

Sur les routes de la Costa Brava, Millar a trouvé l'ouverture au 45e kilomètre. Il a vu revenir quelques instants plus tard les Français Sylvain Chavanel et Stéphane Augé, et le trio a creusé l'écart pour s'assurer jusqu'à plus de 4 minutes d'avance.

L'Espagnol Amets Txurruka est ensuite parti en contre-attaque pour réaliser la jonction à 70 kilomètres de l'arrivée.

Millar insiste

Sous la menace d'un retour du peloton à moins d'une minute, Millar a distancé ses compagnons à l'approche de Barcelone et a basculé au sommet de la dernière difficulté (km 159), sur une chaussée détrempée, avec une quarantaine de secondes d'avance seulement.

Désavantagé par les longues lignes droites de la capitale catalane, où un nombreux public avait pris place, le Britannique a fini par s'avouer vaincu. Le champion d'Italie Filippo Pozzato a produit son effort de loin et Hushovd a débordé Freire en puissance pour s'adjuger son septième succès dans le Tour.

Hushovd, 31 ans, a rejoint cette saison la formation Cervélo après avoir couru depuis le début de sa carrière professionnelle (1999) pour la formation Crédit Agricole, disparue fin 2008.

Le Norvégien, qui a déjà conquis le maillot vert en 2005, s'est rapproché à un point seulement du Britannique Mark Cavendish, crédité de la 16e place à l'étape mais toujours en tête du classement par points.

«On a atteint notre premier objectif. Maintenant, c'est tout pour Carlos Sastre», a déclaré Hushovd en donnant des nouvelles rassurantes du chef de file espagnol de son équipe, vainqueur du Tour 2008, qui a chuté durant la première heure de course mais a pu repartir rapidement.

Chutes en série

La dernière heure de course a vu d'autres chutes, qui ont concerné notamment l'Australien Michael Rogers, l'Allemand Heinrich Haussler ainsi que le Belge Tom Boonen, à terre dans la traversée de Barcelone avec d'autres coureurs.

«Les routes étaient très glissantes», a souligné Hushovd, appuyé par Cancellara qui a franchi la ligne en dixième position, sans que son maillot jaune soit menacé par l'Américain Lance Armstrong, dans le même temps que lui.

En revanche, le Russe Denis Menchov, déjà attardé au classement, a lâché plus d'une minute supplémentaire. Le vainqueur du dernier Giro pointe désormais à près de cinq minutes de Cancellara et Armstrong.

Vendredi, le Tour arrive en haute montagne dans sa septième étape, la plus longue de l'épreuve avec 224 kilomètres de Barcelone à la station andorrane d'Arcalis.

Pour cette première des trois arrivées au sommet, la course escalade un col de première catégorie (Serra-Seca, 7,7 km à 7,1%). Classée hors catégorie, l'ascension finale de 10,6 kilomètres (à 7,1% de pente) conduit à l'altitude de 2240 mètres.

Si la Vuelta est arrivée à plusieurs reprises à Arcalis, le Tour n'est venu qu'une seule fois en 1997. Cette année-là, l'Allemand Jan Ullrich, qui allait gagner le Tour, avait imposé une puissance supérieure pour battre de 1 min 08 sec deux grimpeurs, Richard Virenque et l'Italien Marco Pantani.

Départ de Barcelone à 11h10 (5h10 HAE), arrivée à Barcelone vers 17h04 (11h04 HAE, prévision à 38 km/h de moyenne).