Sans surprise, Richard Sherman a été incapable d'attendre le moment venu pour prendre la parole.

Avant même que ne s'amorce la session qui lui était réservée lors de la Journée des médias en marge du Super Bowl, mardi, le charismatique demi de coin des Seahawks de Seattle, juché à un podium installé au centre du Prudential Center, répondait déjà aux questions des journalistes.

Et lorsqu'ont commencé à s'égrener les premières secondes signalant le début officiel de la session, Sherman en était à sa sixième question.

«Allez-y, demandez-moi quoi que ce soit», disait l'athlète de 25 ans aux membres des médias.

Le demi de coin étoile a présenté une image beaucoup plus positive que celle affichée lors de sa désormais célèbre envolée oratoire d'une vingtaine de secondes, immédiatement le match de championnat de l'Association nationale face aux 49ers de San Francisco.

Sherman a été charmant, amusant et n'a jamais élevé le ton, sauf pour simplement s'assurer d'être bien entendu par tout le monde. Il a dit être heureux d'avoir la chance de prouver qu'il y a plus, dans sa personnalité, que ce qu'il a montré après avoir réalisé le jeu clé qui a assuré la victoire des Seahawks face aux 49ers.

Il a souvent louangé ses coéquipiers et n'a dit que des belles choses des rivaux des siens ce dimanche, les Broncos de Denver.

«Les gens pensent que je suis le genre à crier et à être fâché, a dit Sherman. C'est vraiment une fausse impression.»

Bien qu'il ait été stupéfait de certains des commentaires à saveur raciale qui ont suivi, il a semblé apprécier que l'épisode ait lancé un débat sur les stéréotypes raciaux, faisant notamment référence à ceux qui ont comparé son allure et sa chevelure à celles d'un «voyou».

«Des gens ont porté des jugements à partir d'une image, sans avoir d'information, a dit Sherman. Maintenant il y a des échanges, parce que certains ont réalisé qu'il se fiaient à des stéréotypes. Nous essayons d'aller au-delà de ça.»

Ce qui a ressorti de la désormais célèbre entrevue avec Erin Andrews, c'est son dédain pour Michael Crabtree des Niners. Il n'a évoqué ses propres coéquipiers que plus tard, en conférence de presse, et c'est ce qu'il regrette de cette histoire, a t-il confié.

«Toutes ces caméras devraient être tournées vers mes coéquipiers, a dit Sherman, mentionnant d'ailleurs plusieurs d'entre eux, au cours de la séance. J'ai les meilleurs coéquipiers au monde.»

Sherman a dit à des jeunes qui aimeraient devenir journalistes de bien étudier et de ne jamais avoir peur de poser des questions, s'il y a quelque chose qu'ils ne comprennent pas. Le natif de Compton, un secteur de Los Angeles qui a souvent mauvaise réputation, se voit comme un modèle pour la jeunesse, un gars qui redonne à la communauté et qui n'oublie jamais d'où il vient.

«Les jeunes ont besoin d'un modèle positif. Ils doivent comprendre qu'il y a plus d'options dans la vie que ce qu'ils voient dans leur quartier, a dit Sherman, un diplômé de Stanford, en communication. Il y a une autre voie qu'on peut emprunter. Si ces jeunes saisissent les opportunités, ils vont en bénéficier et le futur sera très promettteur.»