La course à la direction de l'Action démocratique tourne au vaudeville avec comme têtes d'affiche le duo Gilles Taillon et Eric Caire.

M. Taillon a subi les foudres de l'organisation rivale lundi après avoir accusé M. Caire d'avoir non seulement embelli son curriculum vitae mais aussi d'avoir échoué ses cours universitaires. M. Caire, député de La Peltrie, venait pourtant d'offrir un rameau d'olivier à M. Taillon au nom des intérêts supérieurs de l'ADQ et pour la bonne marche de la course à la direction du parti.

Loin de faire la paix, M. Taillon, ancien député de Chauveau, a plutôt sorti l'artillerie lourde pour miner encore davantage la crédibilité de son adversaire.

Citant «des sources dignes de foi», le clan Taillon allègue que le député de la région de Québec n'a «complété ou réussi aucun cours» à l'université.

Par conséquent, il a demandé au président du comité électoral de la campagne à la direction, Me Pierre-Eloi Talbot, de sommer M. Caire de produire au parti son bulletin de l'Université Laval.

La requête a aussitôt été rejetée par le président d'élection.

Quoi qu'il en soit, cette nouvelle attaque du clan Taillon a décontenancé le député Caire qui a pris connaissance de la manoeuvre en pleine conférence de presse.

Sous le feu nourri des questions des journalistes, il a refusé de dire s'il avait ou non réussi les quelques cours universitaires qu'il a suivis il y a plus de 15 ans.

«Pourquoi j'avouerais ça?», a-t-il lancé.

Le candidat au leadership adéquiste ne veut pas lever le voile sur son parcours académique.

«Je ne veux pas embarquer là-dedans. C'est une question simple mais qui m'amène là où je ne veux pas aller, soit dans le jeu de Gilles Taillon. Je ne jouerai pas ce jeu-là», a-t-il insisté.

Les embuscades répétées du clan Taillon sont une «nuisance au parti» et transforment la campagne au leadership en «vaudeville» qui «démobilise» les militants, a dénoncé M. Caire.

Ce dernier se défend d'avoir voulu induire la population en erreur en inscrivant la mention «baccalauréat en communication 1993» sur son curriculum vitae.

Il a imputé le malentendu à un bénévole qui aurait omis d'ajouter un tiret après l'année 1993 pour indiquer une formation incomplète.

M. Caire a voulu éviter une guerre des mots mais à ses côtés, l'ex-député François Benjamin ne s'est pas gêné pour dire tout le mal qu'il pensait de M. Taillon.

«On a toujours dit que Gilles Taillon était le numéro deux (de l'ADQ). Et bien, c'est le numéro deux de l'échec qu'on a vécu. Qu'il assume», a-t-il soulevé, sur le ton de l'outrage.

«Pendant 18 mois, j'avais le bureau en face de Gilles Taillon et il ne m'a jamais adressé un mot. Il démontre qu'il n'est pas un gars d'équipe», a fulminé M. Benjamin.

M. Caire entend par ailleurs exiger une rétraction de la part du quotidien montréalais qui a rapporté l'histoire du CV supposément retouché.