Cinq policiers impliqués dans l'arrestation controversée d'un manifestant au sommet du G20 ont été identifiés, a déclaré le chef de la police de Toronto, mercredi.

Bill Blair a promis que les policiers seraient punis s'ils devaient être trouvés coupables d'inconduite. Il a aussi déclaré que son équipe fait tout ce qu'elle peut pour faire la lumière sur l'arrestation, le 26 juin dernier, du militant Adam Nobody, qui a subi de graves blessures au visage.

Le chef de la police de Toronto a fait l'objet de nombreuses critiques à la suite de l'enquête sur l'arrestation de M. Nobody. Un rapport accablant a également été publié mardi par l'ombudsman de l'Ontario, André Marin, sur la loi votée en catimini par Queen's Park.

M. Marin soutient qu'il y a eu désinformation délibérée, au point où les gens ont cru à tort que quiconque s'approchait de la barrière de sécurité du G-20, au centre-ville, pouvait être aussitôt arrêté.

Le chef Blair a déclaré mercredi qu'il croyait sincèrement que la loi incluait un  espace de cinq mètres à l'extérieur du périmètre de sécurité. Il a ajouté que lorsqu'il s'était aperçu que ce n'était pas le cas, il en a fait part à ses officiers. M. Blair a indiqué qu'il regrette ne pas avoir éclairci la question auprès de la population.

Le premier ministre de l'Ontario, Dalton McGuinty, a pour sa part refusé mercredi de présenter ses excuses pour le rôle de son gouvernement dans ce que l'ombudsman de la province qualifie de violation massive des droits civils lors du sommet du G-20.

M. McGuinty défend plutôt la décision de son gouvernement d'avoir discrètement accordé certains pouvoirs supplémentaires à la police lors du sommet. Le gouvernement n'était animé que par de bonnes intentions, ajoute-t-il.

Tout au plus, le gouvernement libéral reconnaît qu'il aurait pu mieux communiquer les changements de pouvoirs octroyés aux forces de l'ordre, et que l'adoption du règlement avait peut-être été trop rapide.

Lors du sommet du G-20, plus de 1000 personnes ont été arrêtées, dont plusieurs Québécois. Cependant, André Marin soutient que des centaines d'autres personnes - peut-être des milliers - ont été détenues sans motif.

Le règlement en question amendait la Loi sur la protection des ouvrages publics (LPOP), adoptée en 1939, qui avait été conçue pour protéger les bâtiments publics pendant la Deuxième Guerre mondiale. Elle permettait aux policiers de demander aux gens qui pénétraient dans un périmètre de sécurité - et non ceux qui se trouvaient à l'extérieur - de s'identifier.