Deux jeunes Québécoises arrêtées en juin à Toronto lors du sommet du G20 ont livré mercredi aux parlementaires à Ottawa un troublant témoignage sur leur arrestation et leur détention, pendant qu'un député conservateur tentait de miner leur crédibilité.

Les actions des policiers lors des arrestations massives du G20 -plus de 1000 personnes ont été arrêtées en une fin de semaine- sont étudiées par un groupe de députés en comité, afin de déterminer s'il y a eu des abus, et qui en est responsable.

Car de nombreuses personnes ont rapporté avoir été mal traitées pendant leur détention.

Parmi elles, Jacinthe Poisson, 21 ans, une étudiante en relations internationales qui a relaté son arrestation au beau milieu de la nuit par des policiers armés qui ont fait irruption dans un gymnase de l'Université de Toronto où elle dormait.

Privée d'eau, de nourriture et d'accès aux toilettes pendant des heures, elle s'est fait confisquer ses lunettes alors qu'elle est gravement myope. Elle a subi deux fouilles à nu dont une devant une porte ouverte qui permettait aux policiers masculins de la voir.

La jeune femme, qui ressemble à une écolière modèle, rapporte des insultes humiliantes et des conditions sanitaires déplorables.

Mais le député conservateur albertain Brent Rathgeber a questionné les jeunes femmes sur le fait qu'elles se sont rendues à Toronto à bord d'autobus fournis par la Coalition anticapitaliste qui aurait incité à la violence sur son site internet.

Il a aussi remis en question leurs motifs pour se rendre à Toronto, leur demandant quel était leur «petit jeu».

Ne semblant pas satisfait de leur réponse selon laquelle leur but était de manifester leurs opinions publiquement, il leur a même demandé si leur objectif à long terme était de renverser le gouvernement de Stephen Harper.

L'Association canadienne des libertés civiles était aussi présente et a rapporté d'autres violations des libertés civiles des manifestants.

Elle continue de réclamer une enquête publique sur les événements du G20.