Le comportement des policiers à l'égard des manifestants et des spectateurs lors du tumultueux sommet du G20 de juin a entraîné le dépôt d'une autre demande de recours collectif qui fait état d'importantes atteintes à la vie privée et l'illégalité des détentions.

Le montant de la poursuite présentée hier à la Cour supérieure de l'Ontario est de 115 millions.

La poursuite cite comme défendeurs les services de police de Toronto et de Peel, une région avoisinante de la capitale ontarienne, ainsi que le procureur général du Canada.

«Les politiques, procédures, directives et ordres des défendeurs lors du G20 ont autorisé (...) les abus de pouvoir, les abus de procédures, les arrestations illicites, les détentions illégales, l'infliction de torture psychologique, l'invasion de vies privées et l'abus de la fonction publique», peut-on lire dans la poursuite.

L'action judiciaire n'a pas encore été certifiée et aucune des allégations n'a encore été mise à l'épreuve.

Deux Torontois, Miranda McQuade et Mike Barber, sont les fers de lance de ce recours collectif fait au nom de quelque 1150 présumées victimes.

Tous deux ont été arrêtés et détenus dans un centre spécialement prévu pour l'occasion.

Le sommet du G20 a donné lieu à des arrestations et à des détentions de masse après qu'un petit groupe de manifestants eut fracassé des vitrines et incendié des voitures de police.

De nombreuses personnes qui ont été détenues ou emprisonnées ont affirmé qu'elles n'avaient rien à voir avec ces gestes et qu'elles se trouvaient tout simplement au mauvais endroit au mauvais moment.

D'autres encore se sont plaints que les policiers les avaient maltraités ou qu'ils les avaient empêchés de prendre contact avec un avocat.

Les forces policières et les politiciens ont défendu les stratégies employées, alléguant qu'il s'agissait de mesures nécessaires pour protéger les biens et prévenir les actes criminels.

Les groupes de défense des droits civiques et judiciaires ont dénoncé unanimement les agissements des policiers, les qualifiant de durs, d'arbitraires et d'illégaux.

L'exposé de la poursuite avance même que certains policiers auraient commis des actes criminels.

Dans le recours collectif, qui vise à «dénoncer le comportement des autorités», on peut lire que Miranda McQuade aurait été mise en état d'arrestation, incarcérée et qu'elle aurait subi une fouille à nu alors qu'elle manifestait pacifiquement en face de l'édifice de l'Assemblée législative de l'Ontario. Mike Barber soutient qu'il lui a aussi été arrêté alors qu'il protestait de façon pacifique.

Des centaines de personnes ayant été arrêtées et accusées surtout d'avoir troublé la paix ont été relâchées par la suite en plus de voir les accusations qui pesaient sur elles abandonnées.

Un Montréalais arrêté

Le Services de police de la Ville de Montréal a appréhendé un homme de 28 ans pour sa supposée implication dans des dommages causés pendant le sommet du G20, à Toronto.

La police de Toronto a affirmé que le Montréalais Juan Lepore doit maintenant faire face à des accusations de méfaits de plus de 5000$.

Des membres de l'équipe d'enquête sur les événements du G20 se sont rendus à Montréal, hier après-midi, afin de ramener Juan Lepore à Toronto.

Les policiers sont toujours à la recherche de photographies et d'enregistrements vidéo d'actes criminels que des témoins auraient pu capter pendant le G20.