Deux jeunes Québécoises détenues durant le sommet du G20 à Toronto en juin viennent de déposer une mise en demeure contre la Ville de Montréal relativement à la participation des policiers de la métropole à leur arrestation et à leur détention.

Maryse et Jacynthe Poisson, soeurs jumelles de 21 ans, ont été arrêtées le matin du 27 juin dans un gymnase de l'Université de Toronto où dormaient près de 200 manifestants québécois. Elles ont été emprisonnées durant près de 60 heures. Selon leur témoignage, elles ont été fouillées à nu et n'ont pu fermer l'oeil durant leur incarcération. Les deux étudiantes font face à des accusations de complot.

Elles soutiennent que des policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ont participé aux conditions «inhumaines» de leur détention.

Selon des données fournies début juin par la Fraternité des policiers et le SPVM, environ 300 policiers ont prêté main-forte à la GRC et à la police de Toronto lors du sommet du G20. Environ 250 policiers de la Sûreté du Québec ont également été déployés.

«La police de Montréal a participé et collaboré activement à cette opération manifestement illégale qui constitue un cas flagrant d'abus de pouvoir», peut-on lire dans la mise en demeure que les soeurs ont fait parvenir à la Ville de Montréal le 26 juillet.

«La police de Montréal devait s'assurer du respect de la loi avant de participer à l'arrestation massive de manifestants ou, à tout le moins, refuser d'y participer devant les violations claires qui y étaient perpétrées. Elle ne peut tout simplement pas s'abriter derrière le fait que l'opération était organisée par la police de Toronto», poursuit le document.

Selon l'avocat qui représente les soeurs Poisson, Me Julius Grey, la mise en demeure a de fortes chances de se traduire en poursuite en dommages et intérêts. D'autres Québécois arrêtés lors du sommet du G20 pourraient s'ajouter à cette poursuite potentielle, a-t-il indiqué.

Pour l'instant, la mise en demeure indique que Maryse et Jacynthe Poisson sont chacune en droit de recevoir une somme de 80 000$ en dommages et intérêts.

Les accusés du G20 se regroupent

Les manifestants arrêtés en marge du sommet du G20 qui font face à des accusations criminelles seront de retour devant les tribunaux le 23 août. Près de 100 Québécois feraient partie des 250 accusés. Un tiers d'entre eux se sont rassemblés dans le Regroupement des arrêtéEs du G20.

Lors de leur première conférence de presse, hier après-midi, des membres du groupe ont invité les autres Québécois qui font face à des accusations à se joindre au Regroupement. Ce groupe revendique, entre autres, l'abandon des poursuites contre tous les accusés du G20 ainsi qu'une commission d'enquête publique sur les «événements du G20».