Les partis d'opposition affirment que le premier ministre de l'Ontario, Dalton McGuinty, est à blâmer pour la confusion qui a entouré les pouvoirs spéciaux accordés aux policiers dans le cadre du sommet du G20 à Toronto.

Les conservateurs de la province accusent le gouvernement libéral de ne pas avoir été transparent au sujet de l'adoption d'une loi accordant le pouvoir aux policiers de détenir des individus à l'intérieur de la zone de sécurité du sommet.

Le chef de l'opposition ontarienne, Tim Hudak, est d'avis que M. McGuinty doit porter le blâme pour avoir adopté les nouveaux pouvoirs secrètement et pour avoir ensuite tu l'affaire. «Cela est une loi secrète, et le fait qu'il l'a tenue secrète et qu'il n'a pas eu le courage de l'expliquer publiquement est lâche», a dénoncé M. Hudak.

«La plupart des gens comprennent que des mesures extraordinaires doivent être prises en temps extraordinaires, mais il faut être honnête et avoir le courage d'assumer ses convictions à titre de premier ministre», a-t-il poursuivi.

M. McGuinty a refusé d'expliquer pourquoi son cabinet a gardé cette loi secrète, et son entourage a indiqué qu'il ne répondra pas aux questions avant le milieu de la semaine prochaine.

Presque immédiatement après que le chef de la police de Toronto, Bill Blair, eut annoncé vendredi dernier que les policiers avaient le droit d'arrêter et de fouiller des individus à l'extérieur des clôtures délimitant la zone de sécurité, des informations ont commencé à circuler à l'effet que les policiers cherchaient et détenaient des individus qui se trouvaient très loin du périmètre.

M. Blair a décidé de ne pas informer le public quand il a appris, plus tard vendredi, que cette règle ne s'appliquait qu'à l'intérieur des clôtures de sécurité.

Les groupes de défense des droits ont été indignés. Ils étaient également en colère parce que ni la province, ni M. Blair n'ont clarifié la mesure avant la fin du sommet et avant son expiration.

Amnistie internationale, l'Alliance de la fonction publique du Canada et l'Association canadienne des libertés civiles ont réclamé une enquête indépendante sur le comportement de la police.

La chef du Nouveau Parti démocratique, Andrea Horwath, estime quant à elle que le premier ministre est responsable d'un gâchis qui a porté atteinte aux libertés civiles de la population.