C'est comme si le coeur économique du Canada avait arrêté de battre. Les complets rayés et les jolis tailleurs marine ont été remplacés par d'autres uniformes: ceux des policiers.

Dans le dépanneur Hasty Market qui jouxte le Centre des congrès du Toronto métropolitain - là où se réuniront les leaders du G20 demain -, Rinko trouve le temps bien long. «Aujourd'hui, c'est vraiment mort», a-t-il dit.

Mort? Ses ventes ont baissé de 80%, a-t-il estimé hier en fin d'après-midi. La veille, c'était 40%.

En sortant de son dépanneur, La Presse a compté pas moins de 25 policiers, en plein soleil, surveillant pour le moment pas grand-chose hormis d'immenses barrières de métal et de béton.

«Les gens de mon immeuble sont partis pour le week-end, a ajouté Rinko. Et il n'y a pas de travailleurs qui sont venus.»

Même à une quinzaine de coins de rue du lieu de rencontre des leaders du G20, Pauline Sykes, secrétaire dans une clinique médicale, ne pouvait que constater que ses patients avaient préféré annuler leur rendez-vous et rester chez eux. «Sur environ une cinquantaine de patients, on en a vu 26», a-t-elle confié.

En fait, beaucoup de commerces étaient fermés, comme si les Torontois s'étaient dit qu'ils allaient eux aussi fêter la Saint-Jean. D'autres travaillaient, mais de chez eux, dans leur banlieue, loin des clôtures, des policiers et des manifestants.

Deuxième arrestation

Au début de la journée, les policiers ont annoncé l'arrestation d'une deuxième personne pour possession d'explosifs. Il s'agit de la conjointe d'un homme qui a été arrêté mardi.

L'arrestation de Kristen Peterson, 37 ans, a été faite mercredi à la suite de perquisitions dans des résidences de Tiny, à 150 km au nord de Toronto, et de Lake of Bays. C'est dans cette région que débute le sommet du G8 aujourd'hui.

Elle fait face à des accusations de possession d'un engin explosif et de possession d'une arme dans un dessein dangereux.

Son conjoint, Byron Sonne, devra aussi faire face à la justice. Il est accusé, notamment, de possession d'explosifs, de possession d'armes, d'intimidation et de méfait.

Et signe que les policiers ne veulent courir aucun risque, ils ont aussi arrêté hier un homme de 53 ans qui circulait près du périmètre de sécurité dans une voiture. Celle-ci contenait notamment un bâton de baseball, des bidons d'essence, une scie à chaîne et une arbalète artisanale.

Après vérifications, les policiers ont déduit que l'homme n'avait rien à voir avec le sommet du G20 et ceux qui voudraient y causer des problèmes.

Peut-être voulait-il simplement lui aussi quitter la ville et passer un long week-end au chalet...