Ils font partie du décor, et pourtant, ils racontent souvent à eux seuls toute une histoire. Qu'ils soient brandis au cours d'une manifestation ou devenus des symboles de la crise économique ou de la grippe A (H1N1), les objets de 2009 marqueront l'imaginaire collectif pendant encore longtemps.

1. Le masque chirurgical

Mi-avril, des nouvelles inquiétantes nous parviennent du Mexique et du sud des États-Unis: une nouvelle souche d'influenza venue du porc s'attaque à l'être humain. Les morts se comptent par dizaines et aucun vaccin n'existe pour s'en protéger. Au Mexique, le gouvernement prend les grands moyens et distribue massivement des masques chirurgicaux. Un marché noir s'installe en même temps que la pénurie : alors qu'un masque coûte environ 2 pesos, il est revendu 10 fois plus cher dans la rue... Le masque sera rapidement utilisé aux quatre coins du monde pour contrer la grippe A (H1N1).

2. Les pancartes «Foreclosure»

La récession vient peut-être de se terminer, mais les Américains n'ont pas fini d'en baver. Aux États-Unis, des millions de propriétaires sont en retard ou en défaut de paiement de leur prêt hypothécaire. Les maisons de Los Angeles, Chicago, New York et d'autres métropoles américaines ont continué à perdre de la valeur. Près de quatre millions d'avis de reprise ont été envoyés à des propriétaires américains cette année, soit 700 000 de plus que l'an dernier.

 

 

3. Le foulard vert

Les Ukrainiens ont eu leur révolution orange, les Iraniens ont poussé pour une révolution verte. Avant et après les élections du 12 juin, les partisans de Mir-Hossein Moussavi ont ostensiblement affiché leur appui en vert: foulards, rubans au poignet, vernis à ongle, t-shirt, chaussures... Moussavi a été défait en juin, mais le vert est resté et est affiché chaque fois que les opposants au régime descendent dans la rue.

4. Le chapeau de Manuel Zelaya

Il portait peut-être son pyjama lorsque les militaires l'ont forcé à quitter le Honduras le 28 juin, mais Manuel Zelaya est surtout connu pour son chapeau de cowboy. Réfugié pendant plusieurs mois à l'ambassade brésilienne de la capitale Tegucigalpa, le président déchu a assisté, impuissant, aux élections de novembre qui ont porté un nouveau gouvernement au pouvoir. Dans toute l'Amérique latine, le coup d'État au Honduras laissera longtemps un souvenir amer.

5. Le gant de Michael Jackson

C'était une vedette de la musique, mais c'était surtout une icône planétaire. La mort de Michael Jackson en juin a été commémorée partout dans le monde. En Suède, en Chine, au Mexique, des fans se sont réunis pour pleurer ou pour danser sur ses plus grands hits. «We are the world», chantait le roi de la pop. Il n'avait pas tort.





Photo: Archives AP

Avant et après les élections du 12 juin en Iran, les partisans de Mir-Hossein Moussavi ont ostensiblement affiché leur appui en vert.

6. Le minaret

Ce n'est pas tout le monde qui sait à quoi il sert, mais chose certaine, la majorité des Suisses n'en veut pas. Le 29 novembre, 57,5 % des Suisses ont approuvé l'interdiction de construction de nouveaux minarets - ces tours plantées au sommet des mosquées pour l'appel à la prière. Ce qui n'a pas empêché en décembre un marchand de chaussures de Lausanne, non-musulman et outré du résultat du vote, de construire un minaret de PVC sur la cheminée de son immeuble. Objectif: «envoyer un message de paix».

Photo AFP

Le minaret de la mosquée de Genève, dans le quartier de Le Petit Saconnex.