Un responsable des affaires judiciaires du Pentagone a rejeté une requête demandant la clémence pour le Canadien Omar Khadr et a statué que sa peine d'emprisonnement de huit ans pour crimes de guerre devait être maintenue.

Le plus jeune détenu de la prison de Guantanamo Bay a plaidé coupable, le 25 octobre, à des accusations, dont une de meurtre, en lien avec la mort d'un soldat américain en Afghanistan. Le sergent Christopher Speer a été mortellement blessé par une grenade qui aurait été lancée par Khadr.

Le jury militaire de la base américaine de Guantanamo, située sur l'île de Cuba, avait recommandé une peine d'emprisonnement de 40 ans lors du procès du jeune Canadien, mais une entente limitant la peine à purger à huit ans a finalement été conclue.

Le responsable du Pentagone chargé du tribunal des crimes de guerre a maintenu cette sentence, jeudi. Bruce MacDonald a rejeté l'idée de réduire de moitié la peine d'emprisonnement.

L'avocat d'Omar Khadr nommé par le Pentagone, le lieutenant-colonel Jon S. Jackson, a affirmé qu'il était déçu de cette décision. Il s'est tout de même dit soulagé que son client ait satisfait aux conditions de l'entente qui a été conclue et que l'affaire soit enfin réglée.

«Nous réalisons que tout cela a été extrêmement difficile pour toutes les personnes qui ont été impliquées», a écrit l'avocat dans un courriel.

«Omar et moi voulons remercier tous les avocats, les spécialistes juridiques et les nombreuses autres personnes qui l'ont soutenu tout au long de cette histoire.»

Afin d'obtenir la clémence, la défense avait plaidé que la sentence du tribunal militaire avait été influencée par des témoignages incorrects et des manoeuvres des avocats de la poursuite. Les procureurs militaires ont nié ces allégations.

Omar Khadr, maintenant âgé de 24 ans, avait 15 ans lorsqu'il a été capturé par les troupes américaines en 2002 après un échange de coups de feu en Afghanistan. À cause de son jeune âge et du fait qu'il est le fils d'un membre influent d'al-Qaïda qui a suivi un entraînement en bas âge, il est devenu l'un des détenus les plus suivis de la prison de Guantanamo Bay.

Ses défenseurs ont soutenu qu'il méritait une certaine indulgence, arguant qu'il est un enfant-soldat qui a été enrôlé et manipulé par son père. Les procureurs l'ont plutôt dépeint comme un dangereux terroriste.

En vertu de l'entente qui a été conclue, Omar Khadr, qui est maintenant âgé de 24 ans, doit quitter la prison de Guantanamo et rentrer au Canada d'ici le 1er novembre.

Il sera placé dans une aile de haute sécurité de la prison. Il souhaite effectuer des études universitaires au Canada une fois qu'il aura recouvré sa liberté.

«Omar continue à se concentrer sur l'avenir, son éducation et son rapatriement au Canada», a affirmé son avocat.