«Dangereux extrémiste» pour l'accusation, candidat «à une réinsertion» pour la défense: le jeune Canadien Omar Khadr, qui plaide coupable de crimes de guerre devant un tribunal militaire d'exception à Guantanamo, devrait être fixé sur son sort samedi.

Âgé de 24 ans, Omar Khadr a été arrêté en Afghanistan en 2002 alors qu'il n'avait que 15 ans et a déjà passé un tiers de sa vie, soit 8 ans, dans la prison américaine à Cuba. Lundi, il s'est résigné à plaider coupable de meurtre, complot, soutien matériel au terrorisme et espionnage, après avoir résisté pendant des années.

Un jury militaire a examiné les circonstances aggravantes selon les procureurs militaires, atténuantes selon ses avocats, afin de fixer sa peine, qui peut aller jusqu'à la prison à vie, sans que les huit ans déjà passés derrière les barreaux ne soient pris en compte.

En réalité, en vertu du droit militaire, Omar Khadr n'exécutera la peine prononcée par le jury que si elle est plus courte que celle prévue dans l'accord à l'amiable qu'il a passé avec les États-Unis en échange de la reconnaissance de sa culpabilité.

Selon des informations de presse, cet accord prévoit une peine de huit ans d'emprisonnement, dont la première année à Guantanamo, le reste au Canada, si Ottawa est d'accord.

Le jeune Canadien est le troisième détenu de Guantanamo à plaider coupable, et le cinquième à comparaître devant une commission militaire d'exception, une juridiction mise en place pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale par l'administration de l'ancien président George W. Bush, et rétablie après réforme par le président Barack Obama.

Une haute responsable de l'ONU a écrit au tribunal lundi demandant aux États-Unis de ne pas condamner le jeune homme à de la prison arguant de son statut d'«enfant soldat».

Arrêté grièvement blessé, Omar Khadr a reconnu avoir lancé la grenade qui a tué en juillet 2002 un infirmier militaire américain au cours d'une bataille en Afghanistan.

Vendredi, le juge militaire, le colonel Patrick Parrish, a suspendu la séance pour permettre la préparation des ultimes plaidoiries qui auront lieu samedi, avant que les jurés se retirent pour délibérer.