Le ministre canadien des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a martelé jeudi que son gouvernement n'avait pas été consulté sur l'entente qui a été conclue entre Omar Khadr, détenu à Guantanamo, et le gouvernement américain.

Lundi, Omar Khadr, le dernier ressortissant occidental à être emprisonné à la base américaine de Guantanamo Bay, a plaidé coupable aux accusations qui pesaient contre lui; soit celles de meurtre, de tentative de meurtre, de complot, de soutien matériel au terrorisme et d'espionnage.

En vertu de l'entente de plaidoyer qu'ont conclu les avocats de Khadr et ceux du gouvernement des États-Unis, le Canadien pourrait faire une demande pour revenir purger sa peine au pays après une année de détention aux mains des autorités américaines.

Or, selon le ministre Cannon, le gouvernement canadien n'a à aucun moment pris part aux négociations qui ont mené à l'entente.

M. Cannon a martelé, en point de presse sur un autre sujet jeudi, qu'il s'agissait d'une affaire interne entre M. Khadr, ses avocats et le gouvernement des États-Unis. Le gouvernement du Canada n'est pas intervenu, a-t-il répété sans cesse aux questions des journalistes.

Les détails de l'entente de plaidoyer ne seront dévoilés que lorsque le jury du procès, qui se déroule depuis lundi à la base américaine située sur l'île de Cuba, se sera prononcé sur la peine d'Omar Khadr.

Et si la pression est forte sur Ottawa pour que le gouvernement fédéral rapatrie dès maintenant Omar Khadr et mette fin au procès militaire qu'il subit présentement, une nouvelle voix est venue s'ajouter, jeudi.

Une représentante spéciale des Nations unies pour les enfants et conflits armés a plaidé que le jeune canadien, aujourd'hui âgé de 24 ans, n'était qu'un enfant-soldat au moment de son arrestation, en 2002 alors qu'il était âgé de 15 ans. Omar Khadr ne devrait donc pas être emprisonné aux États-Unis mais rapatrié au Canada pour y être réhabilité, a-t-elle soutenu dans une lettre envoyée à la commission militaire de Guantanamo.

Le ministre Cannon est resté de marbre face à cette nouvelle requête en faveur du retour de Khadr au pays. Il a argué que la position du gouvernement canadien n'avait pas changé, et qu'il fallait laisser le processus judiciaire suivre son cours.