Le premier ministre Stephen Harper a maintenu le cap dans l'affaire Omar Khadr, vendredi, alors que des rumeurs d'entente à l'amiable circulent concernant le citoyen canadien détenu à Guantanamo Bay.

L'un des avocats de Khadr a indiqué que la défense et la poursuite étaient impliquées dans des discussions pour éviter un procès pour crimes de guerre, mais a nié qu'une entente ait déjà été conclue.

Une admission de culpabilité verrait Khadr, maintenant âgé de 24 ans, purger la majeure partie de sa peine au Canada.

Le gouvernement fédéral, sous la direction de M. Harper, a continuellement refusé d'intervenir dans cette affaire, affirmant qu'une commission militaire américaine devait tout d'abord rendre un verdict.

Interpellé vendredi quant à savoir si Khadr pouvait effectuer un retour au Canada, le premier ministre Harper a livré le même message, affirmant que l'affaire doit être résolue à travers le système pénal américain.

Les avocats de la défense avaient précédemment blâmé le gouvernement canadien pour son refus de s'impliquer dans les discussions et d'accepter de rapatrier Khadr, le dernier détenu originaire d'un pays occidental à Guantanamo.

Le gouvernement est actuellement en appel d'une décision de la cour affirmant qu'Ottawa avait passé outre une décision de la Cour suprême, qui avait déterminé que le Canada avait violé les droits de Khadr.

Alors qu'on rapportait des rumeurs de réduction des chefs d'accusation contre Khadr, un témoin majeur dans son procès a exprimé ses craintes face à une telle éventualité. L'ancien sergent de l'armée américaine Layne Morris, qui est devenu partiellement aveugle et a perdu un ami dans l'attaque ayant mené à la capture du présumé militant d'Al-Qaïda, a déclaré qu'il était inquiet que Khadr ne purge pas une peine suffisamment longue si un tel accord était conclu.

Il a affirmé que Khadr méritait une peine d'emprisonnement d'au moins 20 ans. «Ils doivent l'incarcérer jusqu'à ce qu'il ne soit plus une menace, et si ce doit être pour le reste de sa vie, qu'il en soit ainsi», a soutenu M. Morris dans une entrevue accordée à l'Associated Press.

M. Morris, qui s'est retiré de l'armée et vit maintenant dans une banlieue de Salt Lake City aux États-Unis, devrait se rendre à Guantanamo afin de livrer un témoignage au procès de Khadr.

Le procès devait reprendre lundi à la base américaine de Guantanamo, mais il a été reporté d'une autre semaine.

Le tribunal avait retardé le procès une première fois lorsque l'avocat militaire américain de Khadr s'était évanoui dans la salle d'audience en août.