Omar Khadr, détenu à Guantánamo depuis 2002, y passera vraisemblablement son 24e anniversaire de naissance, le 19 septembre. Après son interruption brusque et imprévue, à la mi-août, le procès du jeune Canadien, accusé du meurtre d'un soldat américain, doit reprendre le 18 octobre.

«Cet après-midi, le juge Patrick Parrish a tenu une rencontre préalable avec les équipes de la défense et de la poursuite. La date du 18 octobre 2010 a obtenu l'aval de toutes les parties», a fait savoir mardi Tanya Bradsher, porte-parole du département de la Défense américain.

Le procès devant une commission militaire américaine, commencé le 10 août dernier, a été abruptement interrompu deux jours plus tard lorsque l'avocat militaire d'Omar Khadr, le lieutenant-colonel Jon Jackson, s'est effondré dans la salle d'audience, à quelques minutes de la fin de la première journée de témoignages.

Son état était stable et il avait repris connaissance au moment où l'ambulance l'a emmené à l'hôpital de la base navale de Guantánamo, mais il a été transféré en sol américain le lendemain pour y subir des examens complets.

Le lieutenant-colonel Jackson avait été opéré pour la vésicule biliaire six semaines avant le début de ce procès historique. Le lendemain de son malaise, le juge Parrish a ordonné un ajournement d'au moins 30 jours, le temps que Me Jackson se rétablisse complètement.

Il est le seul avocat d'Omar Khadr depuis que le jeune prisonnier de 23 ans a congédié ses avocats civils, en juillet, parce qu'il jugeait l'ensemble du processus injuste. Le détenu a deux avocats canadiens, mais ils ne peuvent le représenter devant ce tribunal américain.

Omar Khadr est accusé de meurtre, de tentative de meurtre, de complot, d'espionnage et de soutien matériel au terrorisme. Il avait 15 ans au moment des faits qu'on lui reproche et il est détenu à Guantánamo depuis huit ans.

Aveux recevables

Lors d'audiences préliminaires, le 9 août dernier, le juge Patrick Parrish a jugé recevables en preuve les aveux faits par Omar Khadr après qu'il eut été menacé implicitement de viol collectif et de mort. La défense souhaitait les exclure au motif qu'ils ont été obtenus sous la torture.

Les avocats du gouvernement américain soutiennent qu'Omar Khadr a lancé une grenade qui a tué le sergent Christopher Speer lors d'un affrontement entre l'armée américaine et des insurgés en Afghanistan, le 27 juillet 2002. La défense prétend que la grenade a été lancée par un autre individu, qui a été tué peu après par un soldat américain. Omar Khadr a été lourdement blessé dans les combats.

Le gouvernement canadien a toujours refusé de réclamer le rapatriement de son ressortissant - dernier détenu occidental à Guantánamo -, malgré les demandes répétées des tribunaux, des partis de l'opposition à Ottawa et des groupes de défense des droits de l'homme.