Après une seule journée d'audiences, le procès du Canadien Omar Khadr à Guantánamo est, à nouveau, mis sur la glace.

L'avocat militaire du jeune détenu, le lieutenant-colonel Jon Jackson, s'est effondré à la Cour en fin de journée jeudi, et devra être évacué de l'île pour une évaluation de son état de santé.

Me Jackson avait subi une opération chirurgicale à la vésicule biliaire il y a six semaines, puis était retourné au travail seulement deux semaines après pour préparer un procès qui devait s'avérer historique.

À leur arrivée à la salle d'audiences, vendredi matin, les journalistes ont été forcés de rebrousser chemin, puisque la séance avait été annulée.

Le lieutenant-colonel Jackson étant le seul avocat d'Omar Khadr, pour ce procès, les procédures sont reportées «pour au moins 30 jours», a affirmé vendredi matin le conseiller de la défense, Bryan Broyles.

Alors qu'il contre-examinait le deuxième témoin de la poursuite, à quelques minutes de la fin de la première journée d'audiences, le lieutenant-colonel a demandé une pause de cinq minutes au juge, Patrick Parrish.

Après avoir attrapé sa bouteille d'eau sur la table derrière lui, il s'est agenouillé et s'est évanoui en quelques secondes.

Il avait repris conscience au moment d'être transporté sur une civière à bord de l'ambulance qui devait le conduire à l'hôpital de la base militaire de Guantánamo.

Il se trouve toujours à l'hôpital et devrait être évacué dans les prochains jours.

Omar Khadr, aujourd'hui âgé de 23 ans, est accusé du meurtre du soldat américain Christopher Speer, de tentative de meurtre, de complot, d'espionnage et de soutien matériel au terrorisme. Il avait 15 ans au moment des faits allégués.

Croquis: Janet Hamlin, PC

Omar Khadr fait face à cinq chefs d'accusation. Le plus sérieux est celui de meurtre, en vertu des lois de guerre, ce qui pourrait lui valoir une peine de prison à vie.