Voici notre liste des dix meilleurs romans québécois parus en 2008, dressée par Chantal Guy, journaliste à La Presse.

1-Le ciel de Bay City de Catherine Mavrikakis (Héliotrope)

C'est une histoire de fantômes. Une histoire de victimes des chambres à gaz d'Auschwitz revenues hanter les vivants 20, 30 ans plus tard, jusqu'à Bay City, au Michigan. C'est un roman radical, à contre-courant de tout ce qui s'écrit. Un objet de métal hurlant, brûlant, coupant, que l'on ne peut s'empêcher, pourtant, de tourner et retourner entre nos doigts. Lire la suite...2-Naissance de Rebecca à l'ère des tourments de Marie-Claire Blais (Boréal)

Naissance de Rebecca à l'ère des tourments poursuit l'ambitieuse série inaugurée avec Soifs (1995). Tel Atlas, Marie-Claire Blais porte sur son dos le poids de l'histoire par le truchement de personnages hantés par les fautes de leurs aïeuls et l'angoisse de l'héritage qu'ils lèguent à leurs enfants, un monde pollué, gangrené par la violence. Lire la suite...

3-Le travail de l'huître de Jean Barbe (Leméac)

Un mot sur la couverture : elle représente un pastel d'Alphonse Mucha appartenant à la collection du Musée d'Orsay. Cette couverture n'est pas inspirante, ne donne pas envie d'acheter le livre et ne reflète pas son contenu! Curieux roman que celui-ci. Une histoire à dormir debout, dont le personnage principal, Andreï Léonovitch, est une sorte de mort-vivant. Il a disparu de la réalité en se cognant la tête dans un bouge de Saint-Pétersbourg. Depuis, il mène une vie en parallèle, voyage partout dans le monde, sauve Raspoutine de la noyade, est témoin de la révolution russe et cherche à protéger une femme et son enfant des effets la guerre civile entre Rouges et Blancs.

4-Bestiaire de Éric Dupont (Marchands de feuilles)

Après Voleurs de sucre et La logeuse, l'auteur Éric Dupont s'est attelé à une autobiographie sous forme d'étrange bestiaire, un témoignage qui donne enfin une voix aux enfants d'Expo 67. Lire la suite...

5-Champagne de Monique Proulx (Boréal)

Après Le coeur est un muscle involontaire, Monique Proulx délaisse les grandes villes pour s'enfoncer au coeur de la forêt laurentienne. Dans un roman à la beauté sauvage qui célèbre la nature. Lire la suite...

6-Ceci est mon corps de Jean-François Beauchemin (Québec Amérique)

Il n'est pas mort sur la croix et ne croit plus en Dieu, même qu'il pense n'y avoir jamais cru. Il a coulé des jours tranquilles auprès de sa femme pendant plus de 50 ans... Dans Ceci est mon corps, Jean-François Beauchemin s'inspire de Jésus pour célébrer le mystère de la vie ici bas, sans recours à un hypothétique royaume des cieux qui n'appartient qu'aux étoiles. Lire la suite...

7-Megot Megot Petite Mitaine de Johanne Alice Côté (Triptyque)

On dit que Johanne Alice Côté est née à Rochester, dans le New Hampshire, et qu'elle a fait ses études littéraires à l'UQAM. Qu'elle a écrit un roman, L'incisure catacrote (2007), et un recueil de poésie, Mouvement d'Indienne (2008), tous deux publiés aux éditions Michel Brûlé. On ne dit pas pourquoi, comment, par quelle entourloupette du destin, ces deux premiers titres sont passés presque totalement inaperçus. Lire la suite...

8-Compter jusqu'à cent de Mélanie Gélinas (Québec Amérique)

Québec Amérique inaugure sa collection Première impression, consacrée aux auteurs émergeants, avec la saisissante réflexion sur le pardon d'une jeune professeure en littérature. Lire la suite...

9-Du bon usage des étoiles de Dominique Fortier (Alto)

Réjouissante nouvelle voix que celle de Dominique Fortier. Avec son premier roman Du bon usage des étoiles, cette traductrice nous fait monter à bord du Terror et de l'Erebus, deux navires dirigés par l'explorateur britannique Sir John Franklin partis en mai 1845 à la découverte du mythique passage du Nord-Ouest. Lire la suite...

10-La grande tribu de Victor Lévy Beaulieu (Trois-Pistoles)

La grande tribu, c'est la faute à Papineau, annoncé depuis 1973, est le premier livre auquel VLB voulait s'attaquer, mais, comme il le dit lui-même, il n'en avait pas encore les moyens. Sept versions plus tard, le voici, et il s'agit d'une «grotesquerie», parce que le grotesque permet tous les excès - et ce livre n'est que cela, de l'excès, par ses thèmes, ses personnages, son imagerie et surtout sa langue. Lire la suite...