C'est un choc attendu entre le Canada et les États-Unis au Championnat du monde de hockey junior.

C'est toujours le cas pour tous les duels sur la scène internationale entre les deux pays, tant chez les femmes que les hommes. Le match de mercredi revêt un cachet particulier avec la présence des deux prétendants pour l'obtention du titre de tout premier choix au prochain repêchage de la LNH, le Canadien Connor McDavid et l'Américain Jack Eichel.

Mais pour l'entraîneur de l'équipe canadienne, Benoît Groulx, c'est loin d'être une question de vie ou de mort.

«C'est un match du tournoi. Ce n'est pas LE match du tournoi», a-t-il déclaré, mardi, à l'issue des séances d'entraînement des deux équipes à Brossard.

Fucale remplacé

Même s'il s'agit d'une rencontre du tour préliminaire et que l'enjeu est le premier rang de la poule A, Groulx a surpris plusieurs observateurs en désignant Eric Comrie à la place de Zachary Fucale comme le gardien de confiance.

Fucale, un espoir du Canadien, a gardé le but dans deux des trois premiers matchs de l'équipe, incluant la victoire de 4-1 contre la Finlande, lundi.

Comrie, un espoir des Jets de Winnipeg, a été très bon dans le gain de 4-0 face à l'Allemagne, samedi.

On aurait pu s'attendre à qu'il revienne avec le Montréalais Fucale à l'occasion du dernier match du tournoi d'Équipe Canada junior au Centre Bell. À compter des quarts de finale, le Canada évoluera au Air Canada Centre de Toronto. Après tout, Fucale a été le gardien titulaire de l'équipe l'an dernier, en Suède.

«Ce n'est pas une décision facile parce que les deux gardiens sont solides depuis le début du camp d'entraînement, a expliqué Groulx. Contre la Finlande lundi, nous estimions qu'Eric aurait autant mérité de jouer que Zach, et nous pensons la même chose pour le match de mercredi.

«Les deux gardiens nous démontrent qu'ils ne veulent pas être écartés du filet, mais il n'y a qu'un seul filet.

«Nous avons tout simplement décidé d'y aller avec Eric mercredi», a ajouté l'entraîneur, en assurant qu'il ne préconise pas un système d'alternance, contrairement aux apparences.

«Nous réanalysons la situation après chacun des matchs. C'est un bon défi pour Eric et nous avons hâte de voir comment il se tirera d'affaire.»

En livrant une solide performance face aux Américains, Comrie pourrait se voir confier le filet jusqu'à la conclusion du tournoi.

McDavid-Eichel

Pour ce qui est de la confrontation médiatisée «McDavid-Eichel», les principaux intéressés n'en ont cure. Principalement McDavid qui paraît en avoir marre de répondre aux questions sur le sujet. Eichel, lui, a été plus gracieux, en remettant à l'avant-scène le véritable enjeu de la rencontre.

«C'est une grosse affaire pour les médias et les amateurs», a résumé le géant défenseur du Canada, Samuel Morin.

«Cette lutte pour être numéro un au repêchage n'occupe aucunement mes pensées, a renchéri Eichel. Je suis tellement concentré sur ce que nous devons faire pour gagner le tournoi.»

Les deux entraîneurs ont assuré que ce n'est pas une distraction pour l'un ou l'autre.

«Ce n'est pas un match qui va faire toute la différence, a noté le capitaine de l'équipe canadienne, Curtis Lazar. Peu importe, ils vont tous deux connaître une belle et longue carrière dans la Ligue nationale.»

Eichel le leader

L'entraîneur américain Mark Osiecki a relevé les grandes qualités de leader de son capitaine Eichel.

«Il souhaite être le point de mire afin d'enlever de la pression sur ses coéquipiers, a affirmé Osiecki. Il est comme ça, il veut tout prendre sur lui. Nous voudrions qu'il agisse autrement, mais c'est ce qu'il veut. De par son attitude, il a un effet calmant sur tout le groupe. C'est tout un leader pour nous.»

En présence des médias, Eichel a dit qu'il n'est pas du tout intimidé de se retrouver dans un environnement hostile.

«L'atmosphère est incroyable au Centre Bell, la foule sera dans le coup. Ce sera important pour nous de connaître un bon début de match, et d'essayer de la faire taire.

«Personnellement, j'affectionne de camper le rôle du méchant. Ça attise le feu sacré chez moi et m'incite à me surpasser», a-t-il renchéri.

Jeu physique

Eichel et son homologue Lazar ont dit s'attendre à un duel à la sauce nord-américaine, très physique.

«Nous voulons compléter nos mises en échec, a annoncé Eichel. Ça nous crée de l'espace sur la glace et c'est en jouant de cette façon que nous aurons du succès. Avec tout le talent que le Canada possède, nous voulons déstabiliser leurs meilleurs éléments.

«Moi je suis prêt pour une guerre de tranchées, a lancé Lazar. Ça va être un duel intense, comme deux équipes de ce calibre peuvent s'en livrer. Ce sera du jeu nord-américain à son meilleur, avec beaucoup de robustesse et des buts pas très jolis.»

Le sourire de Sam

Chez l'équipe canadienne, le défenseur Samuel Morin avait retrouvé le sourire au lendemain de l'erreur qu'il a commise la veille. Une erreur qui a stoppé à plus de 158 minutes la séquence de minutes sans avoir accordé de but de l'équipe.

«C'est pas grave, tout ce qui compte c'est la victoire. J'ai déjà mis ça de côté et j'espère que les entraîneurs continueront de me faire confiance», a-t-il lancé, avec un grand sourire.

Morin, de l'Océanic de Rimouski, a confié avoir reçu un coup de fil de réconfort de son conseiller Pat Brisson, à l'issue du match.

«J'ai fait une erreur qui a causé un but, mais ça arrive à tout le monde, même aux plus grands comme Sidney Crosby, m'a dit mon agent.»

L'autre membre de l'Océanic, le joueur de centre Frédérick Gauthier, a eu droit à de bons mots de l'entraîneur Groulx.

«Il a joué son meilleur match du tournoi contre la Finlande. Il était impliqué physiquement.»

Les colosses Morin et Gauthier pourraient être appelés à jouer un rôle important face aux Américains.