Marcus Foligno se propulse vers ses adversaires comme une boule de démolition vers un bâtiment désaffecté, causant le chaos partout où son gabarit de six pieds, un pouce et 200 livres a le malheur de passer.

Ce n'est pas toujours très beau à regarder, mais c'est de toute évidence très efficace, et c'est exactement ce qu'Équipe Canada junior avait en tête lorsqu'elle a décidé, à la surprise générale, de le sélectionner au sein de la formation, plus tôt ce mois-ci.

Au début du mois de novembre, l'athlète de 19 ans était à peine présent sur les écrans radars de Hockey Canada, et n'avait pas vraiment suscité l'intérêt des dépisteurs, du moins jusqu'à ce qu'il soit ajouté à l'équipe d'étoiles de la Ligue de hockey de l'Ontario (OHL) en prévision de la Super série contre la Russie, le 15 novembre.

Une belle prestation cette soirée-là lui a permis d'obtenir plus d'attention lors du camp de sélection d'Équipe Canada junior, plus tôt ce mois-ci. Et le sang-froid qu'il démontre chaque fois qu'il s'élance vers un adversaire a convaincu le directeur du dépistage Kevin Prendergast, l'entraîneur-chef Dave Cameron ainsi que le reste du personnel d'Équipe Canada junior de le retenir.

«Il est sorti de nulle part, a déclaré Prendergast lors d'une récente entrevue. Nous l'avons placé sur la patinoire à Sudbury contre les Russes et il a été l'un des meilleurs joueurs, donc il a mérité une opportunité de se faire valoir. (Au camp), chaque fois qu'il était sur la patinoire, quelque chose se produisait.

«Il faut lui donner le crédit, il a mérité son poste dans l'équipe.»

Les amateurs de hockey qui verront Marcus évoluer durant les Championnats du monde de hockey junior se rappelleront certainement de son père (Mike), et de la hargne qu'il démontrait constamment pendant ses 15 saisons passées dans la LNH.

Foligno n'est pas le patineur le plus élégant, et même s'il est habile avec la rondelle, personne ne se méprendra entre lui et les meilleurs manieurs de bâton de son âge. Il compense cependant ses lacunes en offrant une excellente compréhension du jeu, de la ténacité, et de la puissance lorsqu'il parvient à river un adversaire contre la rampe.

«Je crois que j'ai beaucoup appris des livres de mon père, a confié Foligno. Je sens, lorsque je suis en échec-avant, que je suis un joueur énergique qui veut la rondelle, et qui est capable d'offrir du jeu physique. J'aime plaquer les gars en échec-avant. C'est ce que j'apporterai à Équipe Canada.»

Jusqu'ici, Foligno a formé un trio en compagnie de Zack Kassian (six pieds, trois pouces, 226 livres) et Sean Couturier (six pieds, trois pouces, 192 livres). Ils forment une unité offensive imposante, qui préconise du jeu physique et force les défenseurs adverses à garder la tête haute en tout temps.

Ce trio fait de toute évidence sa part pour aider le Canada à présenter un style qui, selon Prendergast, «retire (à l'adversaire) toute sa volonté de l'emporter».

Foligno, le capitaine des Wolves de Sudbury, ne se fait toutefois pas trop d'illusions sur le rôle qu'il tiendra au sein de l'équipe, et même qu'il le chérit. Sélectionné en quatrième ronde, 104e au total, par les Sabres de Buffalo durant la séance de repêchage de 2009, il a également compris qu'il obtiendra une opportunité en or de se faire valoir auprès de ses éventuels patrons du circuit Bettman.

Car grâce aux Championnats mondiaux de hockey junior qui seront présentés à Buffalo à compter du 26 décembre, il peut non seulement remporter l'or avec le Canada, mais aussi impressionner les dirigeants des Sabres - qui garderont bien sûr un oeil sur le tournoi, mais surtout sur leurs espoirs.