Bien que le Canada ait été privé de sa sixième conquête consécutive de la médaille d'or au Championnat mondial junior, l'entraîneur adjoint André Tourigny a dressé un bilan fort positif de son expérience. Un défi qui enrichit beaucoup son métier d'entraîneur.

Père de deux enfants, Tourigny a trouvé difficile d'être à Saskatoon, en pleine période des Fêtes, loin de la petite famille. «Il faut aimer ça! a-t-il reconnu. C'est difficile d'être loin de mes proches, mais c'est tellement une belle expérience à vivre. La chance de représenter son pays, ce n'est pas banal.»

Aux jeunes entraîneurs du circuit Courteau qui caressent le rêve de diriger un jour une équipe dans la Ligue nationale, comme Mario Duhamel (Drummondville) et Éric Veilleux (Shawinigan), Tourigny recommande donc cette expérience.

«Je le conseille à tous les entraîneurs du Québec. Certains ont peur de s'approcher des compétitions nationales, de Hockey Canada. Mais allez-y, foncez!»

Pour le grand patron des Huskies de Rouyn-Noranda, côtoyer des pairs d'un peu partout au Canada a modifié sa façon de diriger. «On retrouve des gars avec des mentalités différentes, des approches différentes et des méthodes d'enseignement différentes, a-t-il observé. Parfois, c'est aussi banal qu'une façon de structurer l'échec-avant...»

Le passage de Tourigny au Championnat mondial junior était la suite logique dans son cheminement de carrière. Il est passé par le programme national des moins de 17 ans, puis de 18 ans. Après une seule année passée seulement chez les moins de 18 ans (la norme est généralement de deux ans), Tourigny a fait le saut au sein de l'équipe la plus prisée du programme junior de Hockey Canada, les U-20.

Avant lui, Guy Boucher avait emprunté le même chemin et avait géré l'avantage numérique lors de la conquête de la médaille d'or en 2009.

S'il a été omniprésent sur toutes les chaînes de télévision de langue française du pays, Tourigny a été on ne peut plus discret à Saskatoon. C'est lui qui a décortiqué, dans l'ombre, les systèmes des équipes adverses et peaufiné le désavantage numérique avec l'autre entraîneur-adjoint d'Équipe Canada, Dave Cameron.

À 35 ans, Tourigny pourrait donc devenir un jour l'entraîneur-chef de l'équipe junior canadienne. Quand on lui fait part des compliments qui circulent à son sujet au sein du personnel de Hockey Canada, il rougit et reste humble.

«Ce sont eux qui pourraient le dire publiquement. Moi, je suis à ma place. Et j'aime ça...»