Trois des représentants de la Ligue de hockey junior majeur du Québec tenteront de passer à l'histoire, ce soir, à Saskatoon, une sixième médaille d'or consécutive d'Équipe Canada junior dans leur ligne de mire. Malgré la bonne tenue des Américains jusqu'ici, Patrice Cormier, Gabriel Bourque et Jordan Caron sont confiants d'écrire un nouveau record mondial.

C'est particulièrement le cas de Bourque, qui a pris du galon à sa toute première compétition nationale. L'attaquant de 19 ans devait jouer au sein d'une quatrième unité et toucher au désavantage numérique. Ce soir, il sera utilisé à toutes les sauces par l'entraîneur-chef, Willie Desjardins.

«J'ai monté en grade, explique fièrement l'auteur de neuf points. J'ai fait du désavantage numérique, de l'avantage numérique et maintenant je joue sur le troisième trio de l'équipe. C'est incroyable!»

La chimie qu'il a développée avec Patrice Cormier et Brandon Kozun a porté ses fruits. «Je sens que je suis dans le coup, qu'on me fait confiance. J'ai des papillons dans l'estomac juste à penser à la médaille d'or mais je reste terre à terre. On sait tous qu'une sixième de suite, ce ne sera pas facile.»

L'acquisition des Wildcats de Moncton a débuté le tournoi en force avec sept points au tout premier match. Deux autres points plus tard, son jeu n'a jamais changé sur la patinoire.

«J'apporte de l'intensité comme j'en suis capable et notre trio a comme objectif de donner du rythme au match. Jusqu'à maintenant, je vis un rêve. Il y a la pression de gagner, mais aussi la fierté de représenter notre pays.»

Message entendu

La capitaine de l'équipe canadienne, Patrice Cormier, a saisi jeudi soir dernier que les Américains n'étaient pas la formation de l'an dernier, que le Canada avait vaincue facilement. Mais le duel de ce soir est loin d'inquiéter le vétéran de deuxième année, lui qui a vécu la remontée face aux Russes en demi-finale et l'or en finale contre la Suède en 2009.

«On a compris les messages de Willie (Desjardins) durant tout le tournoi. Encore contre la Suisse, il nous a avertis de la fragilité de notre avance après la deuxième période. Cette fois, on ne pourra pas relâcher. Les Américains patinent, sont intenses et ils ont de bons marqueurs. Comme capitaine, je veux montrer l'exemple.»

Dans l'ombre des Taylor Hall, Nazem Kadri et Jordan Eberle, Cormier ne se fait pas de souci avec sa plus faible récolte de points (cinq).

«Mon rôle n'est pas de marquer les buts, souligne-t-il. Mon jeu, c'est de donner des mises en échec, apporter de l'émotion. Si les points viennent, tant mieux, mais ce n'est pas mon rôle premier.»

L'autre attaquant de l'Océanic de Rimouski, Jordan Caron, n'a pas fait beaucoup parler de lui (trois passes), mais l'unité qu'il a formée avec Stefan Della Rovere et Luke Adam peut dire mission accomplie.

«On a créé des chances et forcé l'équipe adverse à prendre des pénalités, à mettre la table pour l'avantage numérique (qui présente un pourcentage d'efficacité de 38%). En plus, on a récolté des points. Je vis le rêve d'une vie en étant ici. On pense tous juste à l'or!»

Scandella s'illustre

Avec la perte d'un des piliers de la défensive canadienne, Travis Hamonic, tous les regards sont maintenant rivés sur la plus belle révélation en défense depuis le début de la compétition, Marco Scandella, un porte-couleurs des Foreurs de Val-d'Or.

En demi-finale, dimanche, il s'est même permis de foncer en zone adverse, après avoir reçu une passe parfaite de Gabriel Bourque, pour filer seul vers le gardien suisse Benjamin Conz en désavantage numérique, et donner les devants au Canada, 2-1.

«J'ai eu une passe alors que je ne m'y attendais pas et je me suis dit Pourquoi pas?», rigolait-il dimanche soir.

«Moi, ce que j'aime, c'est contrer les meilleurs joueurs adverses, les empêcher de compter. Là, c'est moi qui ai compté!»

L'entraîneur adjoint d'Équipe Canada junior, André Tourigny, vantait son défenseur à l'issue du match de la demi-finale. «C'est l'un de nos meilleurs défenseurs dans notre zone. Son but a été le tournant du match. Je ne suis pas inquiet pour lui, il va être à la hauteur.»