Le gardien des Bruins Tuukka Rask n'a pas semblé aimer qu'Alexandre Burrows le bouscule légèrement derrière son filet lors d'une sortie au cours du deuxième engagement du match de mercredi soir, période dominée totalement par les Sénateurs.

Rask a rapidement repris sa concentration après lui avoir dit sa façon de penser, cependant, et il a eu son gros mot à dire dans le gain de 2-1 des siens en ouverture de cette série, repoussant 26 tirs, dont plusieurs de qualité.

L'attaquant québécois à la réputation d'agitateur pense cependant que c'est plus devant le filet, plutôt que derrière, que les Sénateurs devront déranger le vétéran cerbère pour faire tourner le vent dans cette série.

« Peut-être un peu », a-t-il répondu au Droit quand il s'est fait demander s'il était nécessaire de répéter des incidents du genre pour déconcentrer Rask.

« Mais surtout, il faut tout le temps être dans l'enclave. C'est ça qui est difficile pour les gardiens de but, quand ils ne peuvent pas bien suivre la rondelle, sortir aussi loin qu'il veut dans son demi-cercle. C'est ça qui est frustrant pour un gardien, s'il ne peut pas bien suivre la rondelle avec ses yeux. Pour nous, c'est vraiment ça la priorité, lancer le plus de rondelles possible vers le filet, mais en même temps, combattre pour être à l'intérieur de l'enclave pour trouver les deuxième et troisième chances, ou faire des déviations », a souligné l'attaquant obtenu des Canucks de Vancouver avant la fin de la dernière période de transactions.

Les Sénateurs pensaient l'avoir fait à quelques occasions, dont sur un tir de Mike Hoffman alors que Rask était voilé par Bobby Ryan en fin de rencontre, « Si on fait la vie plus difficile à leurs défenseurs et à leur gardien, ça va venir, on va obtenir plus de chances », a noté l'attaquant Mark Stone, qui a obtenu deux itrs lors de ce 16e match de suite sans but pour lui.

« Rask est un bon gardien, il a déjà gagné le trophée Vézina (en 2013-2014). Il faut lui rendre la vie dure, il a vu trop de rondelles (mercredi), on n'a pas créé assez de circulation », a ajouté Stone.

« On serait capable de générer plus de chances de marquer de qualité. Regardez en deuxième période, on a obtenu 12 lancers, les rondelles allaient au filet, mais nos chances auraient pu être plus dangereuses », a renchéri le centre Kyle Turris, qui a fini le match entre Zack Smith et Stone.

Parlant de trios, Burrows avait commencé la rencontre sur son trio habituel à la gauche de Derick Brassard et Victor Stalberg, mais Guy Boucher l'a démembré après une dizaine de minutes pour placer le centre gatinois entre Clarke MacArthur et Bobby Ryan, une unité qui a produit l'unique filet en plus d'obtenir plusieurs autres chances de compter, Ryan décochant six tirs au but.

Burrows ne s'est pas plaint jeudi d'avoir été rétrogradé sur un quatrième trio avec Tommy Wingels et Stalberg. 

« Depuis que je suis arrivé ici, Guy (Boucher) joue beaucoup avec ses trios. C'est compréhensible. Moi, s'il veut que je fasse le café pour les "boys" le matin ou que j'aiguise les patins de "Karl" (Erik Karlsson), je suis prêt à le faire pour aider l'équipe. Peu importe le rôle qu'il veut me donner, j'essaie de le remplir du mieux que je peux en donnant mon 100 %. Hier, je n'ai eu aucun problème avec ça si Guy pense que d'autres joueurs font bien et qu'ils peuvent nous donner l'avantage pour remporter un match, je suis 100 % en faveur de ça », a dit celui qui a obtenu 11:22 minutes de temps de glace lors du match numéro un.

Les Sénateurs en bref

La lame de Chara

Les caméras de télévision ont capté des images d'un Guy Boucher en furie quand les arbitres Brad Watson et Hanson ont arrêté le jeu lors d'une séquence en deuxième période où le défenseur des Bruins Zdeno Chara avait perdu une lame de patin après avoir accepté une mise en échec dans le fond de sa zone. Appelé à commenter cette décision des officiels jeudi, l'entraîneur des Sénateurs a montré qu'il se rappelait trop bien d'un incident similaire cette saison où Mark Borowiecki avait eu l'air pas mal fou en tentant de se rendre au banc des siens. « Ça nous est arrivé trois fois cette saison et notre gros avait dû traverser la glace sur un genou, ni plus ni moins. C'était très différent, mais il semble que la possession de la rondelle a quelque chose à voir là-dedans. Ça n'a rien changé au match », a-t-il dit.

Gérer la pression

Pour Boucher, la mauvaise troisième période de son club lors du premier match, après un deuxième tiers pourtant parfait où il a dominé 12-0 aux tirs, s'expliquait d'abord et avant tout par une mauvaise gestion de la pression par les siens. « On a bien géré les séries en première période, nos 10 premières minutes ont été excellentes, puis ils ont eu des avantages numériques pour reprendre un peu de "momentum". La deuxième a été excellente, c'est la troisième où on a mal géré ça. On va apprendre à gérer ça en le vivant, parce qu'en parler, c'est autre chose. On veut progresser en apprenant à gérer la pression des séries », a-t-il indiqué. Mark Stone a pour sa part noté que les joueurs « ne voulaient pas que la deuxième finisse, puis on s'est assis 15 minutes (à l'intermission) et on a perdu notre erre d'aller ».

Entre les lignes

Guy Boucher avait pris le soin de faire de bonnes recherches statistiques avant son point de presse de jeudi, avisant les journalistes couvrant la série que les Bruins n'avaient pas été limités à aucun tir dans une période -- comme ce fut le cas au deuxième tiers mercredi, depuis 1939. C'était en deuxième ronde lors d'une série contre Toronto, le 6 avril 1939. Mais comme la LNH n'a commencé à compiler les lancers comme statistique officielle qu'en 1955-1956, ce record n'était pas homologué officiellement... Depuis leur première participation aux séries en 1997, les Sénateurs ont perdu le premier match d'une série à 13 reprises et ils sont revenus pour remporter un quatre de sept seulement deux fois, en 2002 contre les Flyers et 2003 contre les Islanders, chaque fois en cinq parties.