En matière de pression des journalistes et des partisans, Mike Fisher l'a toujours eue relativement facile, depuis le début de sa carrière dans la LNH.

On l'aime pour sa fougue, on apprécie son ardeur au travail, sa contribution à l'attaque semble toujours acceptable. Personne ne lui a jamais vraiment reproché d'avoir connu une saison insatisfaisante.

Tout ça pourrait changer, cette saison.

Qu'il le veuille ou non, il gagnera plus d'argent que Daniel Alfredsson, cette saison.

Dans le hockey d'aujourd'hui, les fans et les chroniqueurs ont le droit d'exiger un certain rendement de la part d'un joueur qui gagne plus de quatre millions $ US par saison.

Fisher, qui n'est pas du genre à se cacher la tête dans le sable, affronte cette situation de front.

«Je sais que les choses ont changé, mais je ne laisserai pas ma nouvelle situation changer ma façon de faire les choses. J'ai toujours été un grand travailleur, je vais continuer de faire tout ce que je peux pour aider mon équipe de toutes les manières concevables», déclarait-il, hier matin, durant une mêlée de presse où il s'est dit capable de connaître une saison de 30 buts.

«Dans un contexte parfait, si je peux éviter les blessures, si je joue comme je suis capable, je sais que je peux atteindre ce plateau», juge-t-il.

À un certain moment, l'hiver dernier, Fisher se croyait capable d'atteindre le plateau des 30 buts.

Il en avait marqué 19 en 49 parties, la santé était bonne, il était parti pour la gloire.

Quand le mois de février est arrivé, tout s'est arrêté. Comme ça. Sans raison particulière.

Période creuse

Il a traversé une séquence de 18 parties sans en marquer un seul. En bout de ligne, il a complété la saison avec un total de 23 buts en 79 matches.

«C'était juste une léthargie. Je ne peux pas vraiment vous expliquer ce qui s'est passé. C'est même étrange, parce que je connaissais probablement les meilleurs moments de ma carrière avant que cette panne survienne.»

Fisher ne veut pas utiliser la fatigue accumulée durant les longues séries éliminatoires du printemps dernier comme excuse. «Pour moi, ce n'était pas un facteur important. Au contraire, je me sentais très bien», insiste-t-il.

«Des fois, j'accordais un peu trop d'importance aux buts et aux mentions d'aide quand il aurait fallu que je me concentre sur les éléments les plus élémentaires de mon jeu.»

Hier, durant sa conférence de presse quotidienne, l'entraîneur-chef Craig Hartsburg parlait justement de cela.

«Je veux qu'il se contente de jouer comme Mike Fisher chaque soir. S'il fait cela, tout ira bien.»

Adjoint au capitaine ?

Au terme d'un été «plutôt calme» au cours duquel il a fêté ses 28 ans, Mike Fisher pourrait hériter d'un rôle plus important à jouer, chez les Sénateurs.

Comme Wade Redden est parti à New York, il pourrait hériter du gros «A» qui était cousu sur chacun de ses chandails. «Ce serait bien agréable, je serais honoré», dit le troisième joueur qui compte le plus d'ancienneté au sein de l'équipe, après Daniel Alfredsson et Chris Phillips.

«La décision appartiendra cependant aux entraîneurs. Je connais plein d'autres joueurs qui méritent de porter une lettre sur leurs chandails.»