Avec un taux d'augmentation global de ses interventions chirurgicales de 9%, le Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) parviendra à s'en tirer avec un déficit autorisé de 1,5 million cette année. Mais afin d'y parvenir, l'établissement a dû recourir à une aide financière de 2,1 millions provenant de l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal.

Au cours d'un entretien avec La Presse, Christian Paire, directeur général du CHUM, a réitéré son intention de voir son établissement participer aux projets pilotes de financement des hôpitaux à l'acte et à la performance mis de l'avant par le gouvernement. Selon lui, il faut procéder d'ici à trois ou quatre ans. Le directeur du CHUM appuie donc l'intention de recourir à ce mode de financement annoncée par le ministre Raymond Bachand dans le dernier budget provincial.

Le CHUM, dont le budget atteint 690,2 millions en 2011-2012, attribue son déficit à l'augmentation du nombre de ses actes et de sa masse salariale. «Nous allons presque atteindre l'équilibre au

31 mars, estime M. Paire. Mais il faut sortir de la formule des budgets historiques et anticiper les activités. En France, ça se fait depuis 10 ans, mais attention: le nouveau mode de financement a été implanté en 5 ans.»

Pas un travail à la chaîne

M. Paire estime que, pour ne pas léser certains hôpitaux, il faudrait commencer par tenir compte de la performance pour une petite portion de leur budget (30%). «Ensuite, on pourrait augmenter ce taux graduellement, jusqu'à ce qu'on finance les hôpitaux selon ce mode à 100%.»

Il ne faut toutefois pas que les hôpitaux se mettent à faire du travail à la chaîne, prévient M. Paire. «Pour des opérations, par exemple, on pourrait tenir compte des complications. Il y aurait des conséquences budgétaires si un patient doit se faire hospitaliser de nouveau. C'est une façon de mettre de la responsabilisation et de l'équité dans les soins aux patients.»

Le directeur général pense que ce n'est là que la première phase d'une réforme nécessaire dans la gestion des établissements de santé au Québec. Selon lui, il faut trouver une façon de regrouper les différents responsables, comme les médecins, les infirmières et les usagers. «Actuellement, on travaille chacun dans nos tuyaux comme un orgue, illustre-t-il. C'est le patient qui nous regroupe. À mon avis, il faut travailler comme un grand orchestre, avec un chef, et avec l'objectif de la responsabilisation.»