Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Philippe Couillard, s'est imposé comme un poids lourd dans le feuilleton qui a entouré le choix d'un site pour le futur CHUM. La Presse s'est entretenue avec lui.

Outre la commission parlementaire, dont on a beaucoup parlé, quel aura été l'élément marquant des derniers mois dans le dossier du CHUM? C'est le fait que l'Université de Montréal est arrivée avec un projet intéressant, un concept intéressant, dont on ne nie pas la pertinence et la validité. D'autre part, effectivement, la commission parlementaire a été un élément assez net dans la prise de décision puisqu'elle a permis aux citoyens et à l'ensemble de la communauté de voir tous les arguments sur tous les critères. On a beaucoup parlé des coûts, des délais, de l'accessibilité, de la sécurité, et je pense que ç'a été un exercice très salutaire.

On a parlé d'un rapport de force, même au sein du gouvernement. Avez-vous eu l'impression à un certain moment que le projet allait se faire à Outremont?

Tout le monde a évolué dans ses opinions et, bien sûr, on regardait les avantages et les inconvénients des deux projets. Il n'est pas inhabituel ni surprenant qu'un projet de cette taille-là fasse l'objet d'un débat assez sérieux, même au sein du gouvernement. Le contraire serait anormal. L'important est que la décision a été prise de façon collégiale. Tout le gouvernement, sous la direction du premier ministre, l'ensemble de la députation libérale et les collègues ministres s'y rallient et l'appuient avec enthousiasme.

Au terme d'années d'attente et de tergiversations, comment sera-t-il possible d'obtenir le ralliement de tous, nécessaire à la réalisation du CHUM?

On avait eu l'indice déjà, pendant la commission parlementaire, qu'un tel ralliement se produirait, et ce que j'ai entendu jeudi me rassure également. Prenez la présentation de M. Lacroix, qui est bien sûr déçu que son projet ne soit pas retenu, mais qui dit cependant qu'une fois la décision du gouvernement annoncée, il faut l'accepter et se mobiliser, y compris l'Université de Montréal, pour en faire un succès.

Maintenant que la décision est prise, comment vous assurer que les délais seront respectés? En nommant un directeur?

On veut le nommer assez rapidement. Si on regarde ce qui s'est produit dans certains grands projets du passé, où il y a eu des dépassements et des problèmes, souvent on se rend compte qu'il n'y a pas eu d'encadrement très serré de ces projets à partir des phases préliminaires. C'est souvent ce qui explique qu'on se retrouve deux, trois, quatre ans plus tard en plein milieu du projet ou presque à sa fin, comme on l'a vu avec le métro de Laval, avec la réalisation soudaine qu'on est devant un problème majeur. Ce genre de projet (le CHUM), il est essentiel de l'encadrer de très près dès le début.

En ce qui a trait au concept de technopôle, approuvé par une large part de la population, pourrait-il se réaliser dans un avenir rapproché?

Ce que M. (Robert) Lacroix a dit lui-même, après qu'on eut souligné la pertinence et la validité de son concept, c'est que ça devait être étudié et précisé davantage. Ce qu'il faut d'abord noter, c'est que nous avons déjà à Montréal un technopôle au centre-ville. Est-ce qu'il est possible et souhaitable d'ajouter plus de synergie sur un site, celui du CHUM? C'est ce qu'on va regarder avec l'Université de Montréal.

Cette fois, peut-on être sûr que le projet du CHUM va véritablement aller de l'avant?

Le débat sur le site est terminé, on commence la phase de la réalisation.