L'agence de sécurité BCIA a commencé à distribuer des formulaires de cessation d'emploi à ses patrouilleurs sur lesquels elle précise qu'elle est en faillite. Aujourd'hui, les représentants des employés ont l'intention de se rendre à l'assemblée des créanciers, prévue en après-midi, au Château Champlain. En principe, les créanciers doivent se prononcer sur le plan de relance de BCIA, mais, comme le repreneur s'est désisté la semaine dernière, l'entreprise sera vraisemblablement mise en faillite.

Ce serait la fin d'un long processus pour BCIA, qui s'est placée sous la protection de la Loi sur la faillite le 23 avril. L'entreprise fait aujourd'hui l'objet d'enquêtes de la part du Directeur général des élections, de la Sûreté du Québec, du Mouvement Desjardins et d'Investissement Québec.

Depuis 10 jours, les clients abandonnent progressivement BCIA au profit de concurrents tels Garda, Securitas ou la nouvelle agence Trimax Sécurité, nous dit-on. Les employés de BCIA qui restent devaient se faire payer vendredi dernier, mais la plupart ne l'ont pas été. Certains affirment que Luigi Coretti, patron de l'agence, les a payés en argent liquide.

Hier, des assemblées syndicales ont eu lieu pour faire le point sur les réclamations des employés.

Le syndicat des métallos craint qu'une faillite entraîne pour les employés des pertes de milliers de dollars en salaires. BCIA devrait en moyenne 3000 $ à chacun de ses employés.

La faillite de BCIA peut être officialisée de deux façons à l'assemblée. D'abord, une résolution de faillite pourrait être déposée par un créancier. Cette résolution devrait obtenir l'approbation de créanciers représentant plus de 50% de la valeur des créances.

La deuxième possibilité est le rejet du plan de relance en bonne et due forme. Un tel rejet serait automatique advenant que moins de 50% du nombre de créanciers ou que des créanciers représentant moins de deux tiers de la valeur des créances votent en faveur. Une troisième possibilité serait que l'assemblée soit ajournée par un vote de la majorité des créanciers en valeur.

«L'assemblée est souveraine. C'est elle qui décidera ce qui arrivera avec l'entreprise», explique le syndic Stéphane Lachance, de Demers Beaulne.

Créanciers

Advenant la faillite et la liquidation des biens de l'entreprise, les créanciers seraient remboursés après les employés (1,8 million), le fisc (500 000 $), le prêteur temporaire Gamarco (400 000 $) et les professionnels qui ont travaillé à la restructuration (300 000 $).

Tout résidu improbable irait d'abord à la Caisse centrale Desjardins. Cette dernière perdrait probablement 5,6 millions, le fonds Capital régional et coopératif Desjardins, 4 millions, les fonds gouvernementaux FIER, 4 millions, et Investissement Québec, 1,3 million. Les autres créanciers non garantis perdraient tout.

Par ailleurs, demain, le chef de police de Montréal, Yvan Delorme, donnera des explications à l'hôtel de ville sur son entente verbale avec BCIA. Depuis 2006, BCIA surveille les locaux de la police sans contrat.