L'Organisation mondiale de la santé (OMS), suivant l'avis de son comité d'urgence, a estimé mercredi qu'il était trop tôt pour annoncer que le pic de grippe H1N1 était passé dans le monde et qu'en conséquence il n'était pas «opportun» de changer de phase pandémique.

«Sur la base des recommandations du comité d'urgence, la directrice générale (Margaret Chan) a décidé qu'il était opportun aujourd'hui de ne pas faire de changement dans l'actuelle phase pandémique», a expliqué son conseiller spécial pour les grippes pandémique Keiji Fukuda lors d'une téléconférence.

Les 15 experts du comité d'urgence de l'OMS, réunis mardi, avaient considéré qu'il serait prématuré de conclure que «toutes les parties du monde ont connu un pic de transmission de la grippe pandémique H1N1».

À l'issue d'une téléconférence intense de plus de deux heures, les experts du comité ont estimé que la situation mondiale était double, avec d'un côté «des preuves d'un déclin ou d'une faible activité de la pandémie dans de nombreux pays et de l'autre de nouveaux foyers de transmission en Afrique de l'Ouest», a souligné Mme Chan dans un communiqué.

Ils ont reconnu ainsi que la pandémie était «clairement en déclin» en Amérique du nord ainsi qu'en Europe de l'Ouest notamment, a précisé M. Fukuda.

En revanche, le virus d'origine porcine, aviaire et humaine qui a fait près de 16 000 morts depuis son apparition il y a près d'un an sur le continent américain, est encore actif en Europe de l'Est ainsi qu'en Asie.

De plus, des cas ont été recensés récemment en Afrique de l'Ouest dont au Sénégal et en Mauritanie.

Les experts ont également pris en considération que l'hiver, propice à la propagation de la grippe, allait bientôt démarrer dans l'hémisphère sud, a encore indiqué Mme Chan.

«Il existe des incertitudes sur l'apparition de nouvelles vagues d'activité généralisée et un besoin de ne pas saper les préparations» des pays, a-t-elle insisté.

Une nouvelle réunion de ce comité est prévue dans «les prochaines semaines» pour faire à nouveau le point sur la situation, a précisé le Dr Fukuda.

L'OMS avait clairement laissé entendre ces dernières semaines qu'elle espérait que le pic de transmission était révolu dans le monde, ouvrant une nouvelle phase de transition.

«Nous espérons que nous entrons dans (cette) phase» d'après-pic, qui signifie que «le pire est passé» et que l'on se dirige progressivement vers une «situation plus comparable à celle de la grippe saisonnière», avait expliqué le 11 février le Dr Fukuda.

Il avait alors insisté sur le fait que cette phase de «transition» ne signifiait pas pour autant que la pandémie était finie mais qu'elle ouvrait la voie à de nouvelles recommandations pour les pays.

L'OMS a finalement indiqué mercredi que ses recommandations pour la gestion du H1N1 étaient toujours valables.

En revanche, l'agence onusienne a indiqué la semaine dernière qu'elle ne conseillait plus la fabrication d'un vaccin unique pour le virus pandémique dans l'hémisphère nord pour l'hiver prochain.