L'activité grippale commence à plafonner à travers le Canada, une situation que les autorités de santé publique du Québec constatent également sur le terrain et qui n'est pas sans soulever leurs craintes.

Alors que la vaccination commençait à s'étendre à toute la population de manière progressive selon les régions, mercredi, le directeur de la santé publique de Montréal, le docteur Richard Lessard, disait craindre que ce plafonnement amène certaines personnes à croire qu'il n'est plus nécessaire de se faire vacciner.

Le président et directeur général de l'Agence de santé et des services sociaux de Montréal, le docteur David Levine, a d'ailleurs à cet effet invité la population à suivre l'exemple du personnel du réseau de la santé.

Le docteur Levine a souligné que la vaccination atteignait un taux inédit de 89 pour cent au sein du personnel du réseau, parce que les employés étaient en mesure de constater la virulence, la gravité et le danger du virus de la grippe A (H1N1).

En Montérégie, la directrice des soins infirmiers des programmes de santé publique du Centre de santé et de services sociaux Pierre-Boucher, de Longueuil, Pauline Plourde, faisait état de son côté d'un taux de vaccination du personnel de plus de 95 pour cent.

Tous les porte-parole ont souligné que même si l'activité grippale était en baisse, la pandémie n'était pas terminée pour autant. Ainsi, l'activité grippale demeure de quatre à sept fois plus élevé que la normale à cette période de l'année. Le nombre d'hospitalisations était toujours en hausse pour se situer à 1674 en date de la semaine dernière, dont 261 admissions en soins intensifs. On dénote 84 morts au pays, dont 54 au Québec, depuis le début de la seconde vague de grippe, le 30 août dernier.

A Montréal, les autorités se sont montrées particulièrement préoccupées par le faible taux de vaccination chez les femmes enceintes, qui se situe aux environs de 30 pour cent, et chez les malades chroniques, qui est d'environ 50 pour cent.

Sur le territoire du CSSS Pierre-Boucher, qui regroupe pas moins de 245 000 personnes en Montérégie, Mme Plourde a fait état d'un taux de vaccination beaucoup plus encourageant chez les femmes enceintes, soit de plus de 65 pour cent, bien qu'il s'agisse encore là d'un résultat en-deçà de l'objectif de 75 pour cent.

Selon la ministre fédérale de la Santé, Leona Aglukkaq, quelque 15 millions de doses de vaccin auront été distribuées d'ici à la fin de la semaine, soit assez pour immuniser près de la moitié de la population canadienne.

A Montréal, 513 000 personnes avaient été vaccinées jusqu'à mercredi, sur une population de 1,9 million de personnes, soit un peu plus de 25 pour cent, alors que l'objectif est d'en vacciner 1,5 million.

Le docteur Levine a insisté sur le fait que l'atteinte de l'objectif ne dépendait plus de l'organisation des cliniques de vaccination sur le terrain ou du nombre de doses disponibles, deux éléments qui répondent aux attentes, mais bien de la volonté des citoyens de se faire vacciner.

Le lancement de l'opération de vaccination de la population en général semblait se dérouler rondement dans les régions concernées. Par exemple, au Palais des congrès de Montréal, il était possible, mercredi matin, de franchir l'ensemble des étapes et de se faire vacciner en moins d'une heure.

Au centre de vaccination du CSSS Pierre-Boucher, les personnes pouvaient se procurer un coupon pour se faire vacciner à compter de 14h en après-midi ou pour les journées suivantes, selon leurs disponibilités. La plage horaire du jour était toujours réservée à la vaccination des élèves du territoire conduits en autobus.

La demande était soutenue, mais personne ne rapportait de ruée.