Prudents mais pas apeurés. Tel était l'état d'esprit des Montréalais venus se faire vacciner contre le virus de la grippe A (H1N1), hier, au Palais des congrès. L'Agence de la santé et des services sociaux y a élu domicile pour administrer le précieux liquide au public. On espère ainsi vacciner environ 300 personnes à l'heure.

Les candidats à la vaccination, des hommes et des femmes de tous âges, sont arrivés au compte-gouttes dans les vastes couloirs du Palais des congrès. «Venir ici, c'est pratique», s'est enthousiasmée Johanne, venue recevoir le vaccin. Accueillis par des infirmières, les Montréalais se sont montrés très sereins. Certains sont arrivés seuls, d'autres accompagnés. Annie et Gabriel sont venus en couple. À en juger par leur large sourire, la piqûre ne les effrayait pas. «Nous avons rapidement décidé de nous faire vacciner parce que mon copain a une maladie chronique: il n'a plus de rate, explique Annie. En plus, il paraît que les gens de 30 ans, comme nous, font partie de la population à risque. Je fais aussi attention parce que je travaille avec le public.»

 

Un peu plus loin dans la courte file d'attente, Yves, âgé de 61 ans, patiente. Pour lui, se faire vacciner est très important. «J'ai de l'asthme alors je me sens plus menacé. Les gens dans mon cas peuvent s'étouffer à cause de la maladie. C'est une mesure de prévention que je recommande aux gens qui m'entourent, à mes voisins.»

Si Yves est venu de sa propre initiative, Alain, lui, s'est laissé convaincre par un ami. Il semble encore se demander pourquoi il est là. «Un ami m'a incité à me faire vacciner. Je ne me sens pas menacé, mais lui pourrait l'être, alors je le fais pour lui. Par responsabilité.»

Du haut de ses 17 ans et de son 1m80, Samuel ne se laisse pas impressionner par la grippe. Lui ne s'est pas encore fait vacciner. «Je vais le faire la semaine prochaine à l'école parce que c'est obligatoire. Mais je ne me lave pas tout le temps les mains... On en parle trop alors qu'il y a des sujets plus importants.»