Le ministre de la Santé, Yves Bolduc, a défendu, vendredi, le calendrier de vaccination de la province, réitérant que la priorité allait désormais aux jeunes de cinq à 19 ans et qu'il suivait les recommandations des spécialistes concernant l'immunisation des aînés.

Et malgré les récriminations et les pressions de certains groupes représentant les personnes âgées, il n'a pas l'intention de changer d'avis.

«Je trouve dommage qu'il y ait des gens qui mettent de la pression pour faire changer leur catégorie alors que c'est l'épidémiologie et le risque pour la personne qui est le plus important», a soutenu le ministre, qui était de passage à Montréal pour l'inauguration d'un nouveau pavillon de radio-oncologie à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont.

Tel qu'annoncé jeudi, les jeunes de cinq à 19 ans peuvent maintenant se faire vacciner dans la majorité des régions. Les personnes immunosupprimées et leurs proches ainsi que les enfants âgés de six mois à cinq ans et leurs parents peuvent aussi recevoir le vaccin.

Les prochains sur la liste sont les personnes âgées avec des maladies chroniques, a informé le ministre. «Ce qui est fait pour les personnes âgées, c'est ce qui est recommandé», a répété M. Bolduc, se défendant de faire de la discrimination à leur égard.

Le ministre a également indiqué que la façon la plus efficace de vacciner les jeunes était de les transporter par autobus scolaire dans les centres de vaccination plutôt que d'apporter le matériel et de déplacer le personnel de santé nécessaire dans les écoles.

Il a rappelé que lors de la vaccination contre la méningococcémie, cela avait pris six mois pour vacciner les 1,7 million d'élèves et qu'il ne disposait pas de ce délai pour la grippe A (H1N1).

La facture de cette opération reviendra au ministère de la Santé, a également assuré le ministre, se disant peu regardant à l'égard de la note, puisque la priorité était d'être «le plus performant possible».

De plus en plus d'hospitalisations

Lors de leur mise à jour quotidienne, vendredi, les autorités québécoises de santé publique ont précisé que bien que la situation n'est pas au pire, la grippe affecte de plus en plus de personnes. Ainsi, le nombre de lits occupés par des personnes ayant des symptômes grippaux dans les centres hospitaliers a doublé, atteignant cinq pour cent.

À Montréal, l'Agence de santé publique estime qu'entre 15 000 et 20 000 Montréalais se présentent chaque jour dans les centres de vaccination, un nombre inférieur aux doses de vaccins disponibles. Le directeur de l'organisme, le docteur Richard Lessard, s'est dit inquiet de voir le nombre de personnes touchées, de même que le nombre d'hospitalisations, augmenter.

«Ça m'inquiète parce que nous avons des vaccins disponibles et le nombre de personnes infectées dans la communauté augmente. Donc nous voulons vacciner, utiliser les vaccins que nous avons le plus rapidement possible», a-t-il indiqué en conférence de presse, invitant les groupes prioritaires à se rendre dans les cliniques de vaccination.

Selon le ministre Bolduc, la population montréalaise se sent davantage rassurée et c'est pour cela qu'elle se fait moins vacciner. Il a une fois de plus mis l'accent sur l'importance de se faire vacciner et de faire circuler l'information à cet égard.

«Naturellement, vous comprendrez qu'il ne faut pas attendre qu'il y ait des décès mais si jamais il y avait des décès, probablement que cela va relancer la popularité du vaccin parce que chacun est susceptible de pouvoir être atteint», a déclaré M. Bolduc.