La grippe H1N1 a provoqué quelque 3.900 décès dont ceux de 540 enfants aux États-Unis depuis l'apparition du nouveau virus en avril, selon de nouvelles estimations publiées jeudi par les autorités sanitaires américaines, six fois plus élevées que les précédentes.

Ces dernières estimations nationales sont basées sur des statistiques précises provenant de dix États et donnent «une image plus large» de la situation, a indiqué la docteur Anne Schuchat, directrice du centre national d'immunisation aux Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC) lors d'un point de presse hebdomadaire. Ces statistiques, qui couvrent la période allant d'avril à la mi-octobre, estiment à 540 le nombre de décès pédiatriques, soit quatre fois plus que ce qui était annoncé jusqu'à présent sur la base de résultats en laboratoire.

Au total, cette nouvelle estimation des décès est six fois plus élevée que le chiffre de 672 annoncé jusqu'alors par les CDC, dont les responsables ont toujours souligné que ces statistiques ne révélaient que la partie émergée de l'iceberg.

«Nous avons jusqu'ici évoqué des résultats en laboratoire (...) donnant une image peut-être incomplète du déroulement de cette pandémie», indiqué Mme Schuchat. Les données divulguées jeudi «donnent un aperçu plus complet de ce qui s'est passé pendant les six premiers mois de la pandémie», selon elle.

Le chiffre de 3.900 reste une estimation médiane. Selon les CDC, il est possible que le virus H1N1 ait tué entre 2.500 et 6.100 personnes aux États-Unis. Pour les décès pédiatriques les chiffres varient de 300 à 800.

Pour les 18 à 64 ans, le nombre de décès est estimé à 2.920 avec une fourchette de 1.900 à 4.600. Pour les plus de 65 ans, le nombre de morts serait de 440 (fourchette de 300 à 700).

Selon ce modèle, 22 millions d'Américains ont été infectés par le virus H1N1 d'avril au 17 octobre et 98.000 ont été hospitalisés.

Mme Schuchat a également indiqué que 41,6 millions de vaccins contre le virus H1N1 étaient disponibles jeudi pour être distribués dans les États. Ce nombre montre la poursuite des progrès dans la production vaccinale mais reste néanmoins inférieur à ce qui était initialement prévu, a-t-elle dit.