Les centres de vaccination n'étaient pas déserts hier comme ils l'ont été durant le week-end, mais les gens étaient vus rapidement, parfois même sur-le-champ. Quant aux cliniques de grippe ouvertes pour la première fois hier matin, quelques ajustements ont été nécessaires, mais les patients ont pu voir un médecin dans des délais somme toute raisonnables.

Dominic Séguin s'est présenté avec son petit Arnaud à la clinique Médico Centre Mont-Royal à 8h30, et il a vu un médecin à 10h30. Il était satisfait de la qualité et du délai des soins reçus. «Je sors avec une radiographie et des antibiotiques, a indiqué le père. Il y a un excès de zèle avec tous les gens qui ont un masque, en dedans, mais en même temps, ça tousse.»

 

«On s'attendait à une plus longue file, mais c'est quand même occupé, a expliqué Marie-Claude Cuerrier, coordonnatrice de la clinique de la rue Papineau. Il y a un temps d'attente, mais c'est normal.»

Au CLSC Olivier-Guimond, rue Sherbrooke Est, il y avait une vingtaine de personnes, vers 11h hier matin. Personne n'était au triage, qui est tout juste après la porte d'entrée.

Mme Simoes n'avait rien à dire sur les temps d'attente. «C'est juste mal organisé», a-t-elle lancé à La Presse.

Elle s'est présentée avec sa petite fille à 7h45 à la nouvelle clinique de grippe du CLSC, qui devait ouvrir à 8h. «On m'a dit de rentrer à la maison parce que les gens n'étaient pas prêts, raconte-t-elle. Finalement, le premier patient est passé à 9h20.»

«Il a fallu faire des ajustements», a confirmé l'une des gestionnaires du territoire du CSSS Lucille-Teasdale, qui n'était toutefois pas autorisée à parler aux médias.

À Beloeil, sur la Rive-Sud, on s'est plaint du fait que les gens qui viennent à la clinique de grippe entrent par la même porte que les autres patients du CLSC.

«C'est certain que notre CLSC a une seule entrée principale, mais on a complètement isolé et séparé les salles d'attente pour éviter les croisements de clientèle, a commenté Claude Dallaire, directeur des communications et des relations publiques du CSSS Richelieu-Yamaska. Avec le lavage des mains et les masques, on pense que c'est suffisant.»

Claude Dallaire dit que les nouvelles cliniques de grippe - celle de Saint-Hyacinthe a ouvert il y a une semaine déjà - ont atteint leur objectif dans son territoire. Hier matin, le taux d'occupation des urgences de l'hôpital Honoré-Mercier était de 70%, alors qu'il était de 100 à 125% il y a deux semaines.

À Montréal, l'Agence de la santé et des services sociaux a indiqué qu'il était encore trop tôt pour établir de telles comparaisons.

Depuis hier matin, les gens peuvent se faire vacciner au Stade olympique. Rencontrée tout juste après avoir été vaccinée, Micheline Lefebvre a passé par tout le processus plus vite qu'elle ne croyait. «Je suis arrivée à 8h20 et il est 10h20, a noté la femme de 58 ans. Il y a même de la place pour s'asseoir à l'intérieur. Je pensais passer l'avant-midi ici, mais il y a un bon roulement.»

«Ça va bien, a confirmé Gary Furlong, directeur général du CSSS Lucille-Teasdale. Aujourd'hui, on a une capacité de vaccination de 320 personnes à l'heure, donc 4000 personnes au total.»

À 13h hier, près de la moitié des coupons avaient été distribués. On s'attendait donc à ce que les 4000 vaccins disponibles aient été administrés en fin de journée.

La vaccination se déroulait aussi rondement à la clinique de vaccination du centre communautaire Patro Le Prévost. À l'heure du lunch, les gens étaient même vus sur-le-champ.

Sensibilisation à faire

Après l'accalmie observée dans les centres de vaccination au cours du week-end, beaucoup de gens qui ne sont pas dans les groupes ciblés à ce stade-ci de la campagne ont tenté leur chance hier.

Pierrette Blais est allée chercher ses petits-enfants à l'école et a fait la route de Ville-Émard au Stade olympique. Mais les bambins ne sont pas dans les groupes cibles, car ils ont plus de 6 ans. «Il y a juste mon mari qui va passer, car il est cardiaque et il fait du diabète.»

«J'ai fait la demande de vaccin, mais je n'ai pas été accepté parce que j'ai plus de 65 ans», a également indiqué Antonio Fernandez. L'homme de 71 ans attendait sa femme, qui, elle, était en âge et en condition de se faire vacciner.

Il y a de la sensibilisation à faire, confirme Michel Prévost, directeur adjoint du CSSS du Coeur-de-l'Île. Surtout chez les aînés. «Les personnes âgées ne comprennent pas pourquoi elles n'ont pas priorité, explique-t-il. La grippe saisonnière touche plutôt les personnes âgées, mais la grippe A (H1N1) atteint davantage les jeunes. On fait notre possible pour leur expliquer cela.»